Tunisie : Saïed retrace l’histoire de la réforme de l’enseignement pré et post-indépendance, lors d’une réunion à Carthage

07-02-2023

Le projet du texte régissant le Conseil supérieur de l’éducation et de l’enseignement, créé en vertu de la constitution du 25 juillet 2022, a été au centre d’une réunion tenue hier, lundi 06 février, à Carthage, sous la présidence du chef de l’Etat, Kaïs Saïed, et en présence de Mohamed Ali Boughdiri, Moncef Boukthir et Nasreddine Nsibi, respectivement, ministre de l’Education, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique et ministre de l’emploi et de la formation professionnelle.
 
Le président de la république a mis l’accent sur « l’importance de l’éducation et de l’enseignement, lesquels font partie des secteurs de souveraineté ». « Notre richesse humaine est inépuisable, et les compétences tunisiennes qui sont parties à l’étranger sont inestimables, c’est la Tunisie qui prête, véritablement, à ses bailleurs de fonds à l’étranger », a-t-il souligné.
 
Saïed a évoqué l’histoire de la réforme de l’enseignement en Tunisie, dès le 19ème siècle, depuis le décret beylical du 15 septembre 1888, alors où les enfants tunisiens étaient, en majorité, privés d’enseignement.
 
La Tunisie a connu, par la suite, de nombreux autres textes, notamment les années 40 du siècle dernier, le mouvement national ne s’était pas alors limité à la réclamation de l’indépendance, mais a aussi appelé à la généralisation de l’enseignement primaire, a-t-il indiqué, cité par un communiqué de la présidence.
 
Outre l’enseignement à l’école, les réformes se sont succédé et les revendications de changement des méthodologies destinées à l’enseignement religieux à la mosquée Ez-Zitouna.
 
Kaïs Saïed a, par ailleurs, évoqué la réforme de l’enseignement de 1958, et son impact sur l’ensemble des niveaux. Il a également abordé « l’échec d’une série de réformes, qui étaient, en fait, destinées à créer des équilibres politiques, notamment au niveau de l’enseignement secondaire et l’enseignement supérieur, depuis le milieu des années 80, et le début des années 90 du siècle dernier ».
 
L’enseignement public doit être la base, a affirmé le chef de l’Etat, appelant à mettre une conception totale englobant tous les cycles de l’enseignement, « on ne peut réformer un cycle, séparément de l’autre ».
 
Il a, de surcroît, insisté sur la formation professionnelle, rappelant que la Tunisie avait connu une expérience réussie dans ce domaine, depuis les années 60 et après.
 
Le chef de l’Etat s’est arrêté aux activités parallèles à l’enseignement, comme le théâtre, l’art, la calligraphie, la discussion des livres, les documentaires et autres. « L’immunisation de la pensée à travers les valeurs de liberté, de  justice, et de patriotisme constituent le principal bouclier devant l’extrémisme, sous toutes ses formes ».
 
Il a dénoncé les abus dont a fait l’objet l’enseignement au cours des dernières années, « le destin des générations est ainsi tributaire d’une décision ministérielle, qui change à chaque fois que change le responsable à la tête du ministère ».
 
Saïed a appelé à encadrer le corps enseignant et à revivifier l’école normale supérieure, et l’Institut de réhabilitation des instituteurs.
 
Gnetnews