Tunisie : Saïed se rend au siège de la BNA, et relève plusieurs dépassements et « des crédits excessifs accordés sans garanties »
Le président de la république, Kaïs Saïed, s’est rendu hier, jeudi 14 septembre, en visite, à la banque nationale agricole, et a évoqué les dépassements au sein de cette banque.
«C’est un dossier que j’ai constitué moi-même, et non par la commission tunisienne des analyses financières et a trait aux dépassements survenus dans cette banque », a-t-il souligné d’emblée, en présence des cadres de la BNA qui l’ont accueilli.
Saïed a précisé, d’emblée, dans une allocution vidéo, que « cette banque a été créée pour venir en aide aux petits agriculteurs et à l’agriculture tunisienne, mais aujourd’hui cela été laissé de côté, et l’argent est prêté à des personnes ou sociétés écran sans garanties, ce qui est considéré comme une violation de la loi et une dilapidation de l’argent public ».
Cette situation ne peut perdurer
Le président de la république a cité « l’exemple d’un crédit de près de 24 milliards (23, 899 millions de dinars) accordé en 2023 à une personne, sans garanties, et sans qu’il y ait des transactions ni en 2021, ni en 2022 ».
Sans en citer le nom, il a ajouté que « cette même personne s’est vu octroyer de nouveaux crédits sans aucune garantie, pour payer les intérêts », révélant plusieurs autres dossiers « de crédits excessifs » accordés, lesquels n’ont rien à avoir avec les petits agriculteurs.
Saïed a posé la question de savoir : « Comment ces crédits ont-ils été accordés par des milliards, sans garantie alors que les petits agriculteurs et les petits exploitants se plaignent de la situation dans laquelle ils se trouvent, avec le déficit pluviométrique et autres problèmes ? ».
Et de poursuivre : « Je me suis fait accompagner par des spécialistes de la CTAF après les avoir rencontrés tout à l’heure, ils ont examiné nombre de dossiers, ont exprimé leur étonnement et se sont demandés de ce qu’il en était advenu de cet argent ? »
Le chef de l’Etat a affirmé que « cette situation ne peut perdurer, nous sommes en guerre contre la corruption et je demande à l’ensemble des Tunisiens de se tenir en un seul rang pour assainir l’administration et assainir le pays ».
Il a rappelé que « la BNA est une banque publique », « même les banques commerciales devront se conduire dans le cadre de la transparence, de manière à préserver les droits de tous ».
Il a, encore, indiqué que « la Tunisie était tenue de récupérer l’argent spolié, comment l’argent pourrait-il être spolié de l’intérieur, et dire après, que l’Etat est au bord de la banqueroute ».
Le président a considéré que la Tunisie était en mesure « de surmonter les difficultés par ses propres capacités et sa décision indépendante », déplorant que « certaines parties posent des obstacles devant les investisseurs au nom de la loi, alors que celle-ci ne devra pas être une entrave devant la création des richesses ».
Gnetnews