Tunisie : Salem Labiadh appelle à des élections présidentielles et législatives anticipées

17-11-2021
Salem Labiadh

Le dirigeant du mouvement Echaâb et député suspendu, Salem Labiadh, appelle ce mercredi 17 novembre, le président de la république, « à se diriger vers une présidentielle et des élections législatives anticipées, pour conférer une légalité à la légitimité populaire ».

Dans un long article paru sur sa page officielle, Facebook, Labiadh écrit qu’ »après plus de trois mois, les preuves sont claires devant le président de la république, que le pouvoir est le fait de gérer la vie des gens, de sécuriser l’existence d’un peuple et de préserver l’Etat de l’effondrement, ce n’est pas un simple désir personnel ». « C’est une compétence, une expertise, une expérience profonde et une haute responsabilité, ceci ne peut être concrétisé, à la simple annonce du président d’être le seul garant de la volonté populaire, ou qu’il est l’âme et la conscience du peuple », souligne-t-il.

Cette âme se répartit, telle une mosaïque, sur les différentes couches sociales, élites intellectuelles, politiques, civiles, médiatiques et artistiques, ce qui requiert de reconnaître la pluralité, et la différence, et de les gérer par la voie de la démocratie, de l’alternance pacifique au pouvoir, et du vivre ensemble…, ajoute-t-il en substance.

« L’exception ne peut se transformer en pérennité…et on ne peut, de par la logique de l’histoire et la volonté des peuples substituer à la démocratie, la monopolisation des pouvoirs, qui finit par se transformer en dérive, et puis en despotisme parfait », averti l’homme politique.

Selon ce sociologue de profession, « les dispositions exceptionnelles ont suffisamment pris leur temps, et il n’y a plus de péril imminent ou étouffant qui menace le pays, excepté l’accaparement du pouvoir ».

« Pour que le président rompe avec ce péril réel, et protège la démocratie tunisienne de l’effondrement, chose qui coûtera à la Tunisie, une rançon élevée, et la mettra dans une situation extrêmement grave pour la paix civile et les relations internationales, les élites nationales sont, tenues, aujourd’hui de l’aider à s’orienter vers des élections législatives et présidentielle anticipées, une fois le climat électoral assaini sur les plans juridique, organisationnel, matériel et communicationnel. »

Et de poursuivre : « Les peuples n’étant pas encore parvenus à une alternative aux représentativités parlementaires, source de la volonté populaire, le président Kaïs Saïed est tenu de jouer le rôle du père fédérateur, et non d’exercer le pouvoir patriarcal, et de jouer le rôle du politique solitaire, qui à chaque fois qu’il parle, suscite de nouvelles hostilités. Au lieu d’élargir le front des amis, il augmente les groupes des ennemis. »

Gnetnews