Tunisie : Taboubi dépêche une correspondance à Bouden, réclamant le retrait de la circulaire n’o 20

04-01-2022

L’UGTT a adressé hier, lundi 03 janvier 2022, une correspondance à la cheffe du gouvernement, Nejla Bouden, où elle exprime « le rejet de l’organisation, ses différentes structures, et adhérents, particulièrement dans les secteurs de la fonction publique et du secteur public de la circulaire n’o 20, du 09 décembre 2021, relative aux négociations avec les syndicats ».

L’UGTT dit appréhender « des répercussions graves sur le droit des fonctionnaires et des agents des entreprises et établissements publics à la négociation collective », rapporte Echabnews, organe médiatique de l’influent syndicat.

Dans cette correspondance signée par son Secrétaire Général, Noureddine Taboubi, la centrale syndicale affirme que « la négociation est un droit, considérée par l’organisation internationale du travail (OIT) comme étant parmi les principes et les droits fondamentaux au travail ». Chose que la Tunisie était parmi « les pays pionniers à respecter et consacrer, à travers la ratification de toutes les conventions internationales du travail, notamment celles n’o 89 régissant le droit d’organisation et de négociation, n’o 87 relative à la liberté syndicale, et n’o 154 inhérente à l’incitation à la négociation collective », etc.

Les conventions internationales ont l’ascendant sur les lois nationales, comme le prévoit l’article 20 de la constitution, ajoute l’organisation dans son courrier.

« La circulaire en question a comporté des mesures et dispositions constituant une violation claire du droit de nos représentants à la négociation libre et volontaire, qui découle du droit syndical garanti par la constitution dans son article 36 ».

« Les restrictions qu’elle impose à nos parties traditionnelles au dialogue et à la négociation collective, qui sont les ministres, secrétaires d’Etat, et les PDG des entreprises et établissements publics, représentent une asphyxie du droit à la négociation, et une dilapidation de toutes les opportunités de le redynamiser et le développer, ce qui pourrait avoir des répercussions graves sur le climat social », avertit Taboubi, dans sa lettre.

« Si cette circulaire était mise en application, les conflits prendraient la place de la concertation et de la négociation collective, ce qui n’est pas en phase avec les orientations et choix de notre organisation reposant sur le fait de faire prévaloir la valeur du dialogue ; une priorité absolue pour atteindre nos objectifs ».

La centrale syndicale appelle la cheffe du gouvernement « à retirer la circulaire en question, au nom de la suprématie des principes de la constitution, en respect de la loi, et en préservation de la paix civile ».

L’organisation réitère « l’attachement constant des syndicalistes au droit syndical, et à la négociation libre et volontaire de tous les agents public et l’ensemble des salariés ». Elle s’est dit également attachée à l’application de l’ensemble des conventions conclues précédemment, ou qui le seront à l’avenir.

Gnetnews