Tunisie : Taboubi met en garde contre « de dangereux pièges » à venir et dit que son organisation réclame le minimum vital

04-08-2022

Le Secrétaire Général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, a affirmé ce jeudi 04 août à Sfax, que « la situation actuelle est complexe et intenable ».

Dans un discours en marge de la célébration du 75ème anniversaire des événements du 05 aout 1947 au siège de l’Union régionale du travail de Sfax, le chef de la centrale syndicale a dit craindre que « les politiques ne se réveillent après que la situation ne dérape », mettant en garde contre « des pièges très dangereux auxquels le peuple tunisien aurait à faire face ».

« Le peuple tunisien n’accorde pas une confiance absolue, il fait confiance et observe,  l’homme politique est, lui, tenu par une obligation de résultat », a-t-il souligné.

Il a souhaité que « ce pouvoir retrouve la raison et se rende compte qu’il est garant et responsable de la sureté nationale et des échéances sociales », signalant que les syndicalistes, a fortiori à Sfax, sauront être au rendez-vous en termes de militantisme.

« Nous ne sommes pas des tenants de la grève mais les revendications se confisquent et ne s’offrent pas », a-t-il indiqué, signalant que son organisation se résout aujourd’hui à demander le minimum vital, vu les difficultés auxquelles le peuple est confronté.

Il a, par ailleurs, déploré que la centrale syndicale soit attaquée « de la part du camp de l’opposition et du clan du président de la république », estimant que son organisation est « sur la bonne voie et ne pourrait être vaincue que par la sincérité ».

Ce faisant, le Secrétaire Général de l’UGTT a opposé une fin de non-recevoir à l’ambassadeur américain.

« Nous n’acceptons pas l’ingérence dans les affaires intérieures de notre pays, et nous disons à l’ambassadeur des Etats-Unis que la normalisation est une ligne rouge en Tunisie », a-t-il tempêté, au milieu des acclamations de l’assistance qui scandait des slogans pro-arabes et contre le sionisme.

Dans une déclaration médiatique, Noureddine Taboubi a affirmé qu’ »on ne pouvait dissocier le politique du social et de l’économique », rejetant les tentatives « de faire assumer l’organisation syndicale le poids des accumulations et des erreurs des partis et pouvoirs qui se sont succédé aux responsabilités ».

Il a affirmé que les positions de l’UGTT sont constantes, rappelant la grève générale du 16 juin, ainsi que la décision de grève générale dans la fonction publique.

Il a critiqué  « le pouvoir exécutif en place de ne pas avoir réagi aux revendications syndicales, et de ne pas avoir tenté de parvenir à des solutions, bien que plus d’un mois et demi se soient écoulés depuis ce débrayage ».

A rappeler que le 5 août 1947, une grève générale a été conduite par le défunt leader syndicaliste, Habib Achour, à Sfax, pour défendre le doit d’un SMIG, salaire minimum garanti, pour les ouvriers.

Gnetnews