Tunisie : Remaniement ministériel partiel, dimensions politiques et économiques !

24-01-2024

Les nouveaux ministres et secrétaires d’Etat nommés ce mercredi 24 janvier 2024, ont prêté serment devant le président de la république lors d’une cérémonie solennelle à Carthage.

Le chef de l’Etat avait procédé, aujourd’hui même à un remaniement ministériel partiel.

Aucun ministre ou secrétaire d’Etat déjà en place n’a été remplacé, les nouvelles nominations pourvoient, néanmoins à trois portefeuilles ministériels restés, depuis un bon bout de temps, sans titulaire.

Six nouveaux membres, trois ministres et trois secrétaires d’Etat rejoignent l’équipe gouvernementale, conduite, depuis août dernier, par le technocrate et ancien cadre de la Banque centrale  Ahmed Hachani.

Leur arrivée marque notamment la fin de l’intérim à la tête de l’important ministère de l’Economie confié depuis le départ de Samir Saïed à la minisitre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia. Feriel Ouerghi Sebeï en prend les clefs.

La vacance  est pourvue à la tête du ministère de l’Industrie géré depuis Mai 2023 par la cheffe de cabinet, et de celui de l’Emploi, où là aussi, un chef de cabinet expédie les affaires courantes depuis février 2023.

Les nouveaux secrétariats d’Etat répondent aussi aux exigences de l’heure, et à la politique économique telle que menée et tracée par le locataire de Carthage.

Le secrétaire d’Etat aux PME aura à reconstituer  et à solidifier le tissu des petites et moyennes entreprises qui s’est, en grande partie, délité notamment, depuis la pandémie du Covid 19, une situation aggravée par les crises qui se sont succédé et par une conjoncture régionale et internationale erratique et marquée par des guerres et des tensions de toutes sortes.

Le Secrétaire  d’Etat à la transition énergétique aura à clarifier la vision, de ce qui devrait  être l’une des principales priorités de ce gouvernement, à l’heure où le pays est confronté, à l’instar, du reste du monde, à une crise énergétique,  aggravée par l’accélération des changements climatiques et leurs effets redoutables, et à la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

Il aura ainsi à établir une feuille de route assortie d’un échéancier précis pour la transformation de l’économie tunisienne, en économie bas carbone, et la promotion des énergies renouvelables, le solaire et l’éolien particulièrement, appelées à se substituer aux énergies fossiles vouées à l’épuisement. Une question qui turlupine le monde entier, et qui a été au cœur des débats du dernier  sommet du climat, la Cop 28 de Dubaï.

Reste un domaine cher au président de la république, à travers lequel il souhaite introduire une dynamique régionale, et combattre le chômage parmi la jeunesse, celui des sociétés communautaires. Un nouveau secrétaire d’Etat est désormais, chargé de ce dossier, en la personne de Riadh Chaoued.

Ce faisant, le gouvernement se féminise, deux portefeuilles clefs sont confiés à des compétences féminines…ceux de l’Economie et de l’Industrie.

Le gouvernement remanié devra tenir demain jeudi son premier conseil des ministres, définir ses priorités et fixer un cap en cette année 2024, qui outre les défis économiques incommensurables, est une année éminemment politique, dans la perspective de l’élection présidentielle.

Le président en exercice qui va, inéluctablement, briguer un second mandat, devra solliciter les suffrages des Tunisiens, sur la base du bilan de son quinquennat qui se termine, lequel était marqué par des changements politiques substantiels, alors que la transformation socio-économique escomptée se fait attendre, pour justement donner un sens et de la teneur au Concept de l’Etat social.

Gnetnews