Tunisie : Un week-end mouvementé, appel « à faire tomber le coup d’Etat », la constitution « déchiré et brûlé » a scandalisé
Des milliers de citoyens se sont élevés dimanche 27 septembre contre les mesures exceptionnelles annoncées par Kaïs Saïed, rejetant le décret 117 où le chef de l’Etat a cumulé les pouvoirs exécutif et législatif, avec la suspension des dispositions constitutionnelles y afférentes, et fustigeant, ce qu’ils ont qualifié de « coup d’Etat »
Les contestataires qui ont afflué en masse vers l’avenue Habib Bourguiba, au milieu d’un important déploiement sécuritaire, appartenaient à différentes sensibilités politiques ainsi qu’à des milieux civils et populaires. Ils exprimé, en chÅ“ur, leur désapprobation de la démarche présidentielle, allant des mesures exceptionnelles du 25 juillet où il a notamment suspendu l’Assemblée des représentants du peuple, aux dispositions du 22 septembre.
Les protestataires dont le nombre varie entre 3 mille et 4 mille selon des estimations sécuritaires, relayées par différents médias, ont appelé à « destituer le président de la république », « à faire tomber le coup d’Etat » et « à défendre la démocratie ».
Ils ont brandi différents slogans hostiles à Kaïs Saïed, au « despotisme » et à « la colonisation française », et ont prôné le respect de la constitution et la restauration de la démocratie.
Parallèlement, un sit-in pro-Kaïs Saïed ayant drainé des dizaines de personnes a eu lieu dimanche. Les manifestants ont défendu le bien-fondé des dispositions présidentielles qui visent, à leurs yeux, de « rectifier le processus de la révolution ». Ils ont affirmé qu’ »il n’y pas lieu aujourd’hui de revenir en arrière et de lever le gel sur l’Assemblée ». Les sympathisants et partisans du chef de l’Etat ont indiqué « avoir attendu longtemps ce moment, après que leurs conditions de vie se soient, considérablement, dégradées au cours de ces dix dernières années ».
Ce faisant, Des personnes qui se présentent comme étant des soutiens du chef de l’Etat, avaient déchiré et brûlé la constitution, samedi dernier, lors d’un sit-in qui s’est déroulé devant le théâtre municipal ; un geste largement condamné notamment sur les réseaux sociaux, et qualifié de choquant et scandaleux.
En prolongement des annonces du 25 juillet, Saïed avait fait paraître, mercredi dernier, un décret-présidentiel, où il s’est attribué les prérogatives des pouvoirs exécutif et législatif et annoncé son intention de légiférer décrets-lois, sans que ses textes ne fassent l’objet de recours en annulation.
Des annonces ouvrant sur une période transitoire, d’organisation provisoire des pouvoirs, où il procédera à amendements constitutionnels, pour changer le régime politique.
Gnetnews