Tunisie : Youssef Chahed appelle à un gouvernement « de compétences indépendantes loin des lobbies »

13-08-2020

Le président du mouvement Tahya Tounes, et ancien chef du gouvernement, Youssef Chahed, a préconisé le soutien du futur gouvernement sans y participer, évoquant l’éventualité de parvenir à un consensus entre les partis, autour du cabinet Mechichi.

Dans une déclaration médiatique mercredi à l’issue d’une rencontre avec le chef du gouvernement désigné, Hichem Mechichi à Dar Dhiaffa à Carthage, la troisième depuis le début du processus de concertations, Chahed a indiqué avoir présenté une conception portant sur le soutien du gouvernement sans y participer.

Youssef Chahed qui était accompagné par le président du bloc parlementaire de Tahya Tounes, Mustapha Ben Ahmed, a affirmé avoir présenté un document d’un programme de cinq axes, comportant les priorités sur lesquelles le prochain gouvernement devra plancher, dont la lutte contre la cherté de la vie, la réforme des entreprises publiques et des finances publiques.

Il a annoncé que le bloc de Tahya Tounes (10 députés) allait appuyer le prochain gouvernement qu’il soit partisan ou de compétences indépendantes, eu égard à la situation dans le pays.

Chahed a appelé à ce que les compétences proposées pour occuper les portefeuilles ministériels soient indépendantes et loin des lobbies, réitérant son appel pour désamorcer les tensions et apaiser le climat politique pour que le prochain gouvernement, puisse s’acquitter de sa mission.

L’ex-chef du gouvernement a, par ailleurs, considéré qu’il n’était pas de l’intérêt de la Tunisie de s’acheminer vers des élections anticipées ; « ce scénario sera catastrophique et l’expérience démocratique sera menacée », a-t-il mis en garde.

Hichem Mechichi a poursuivi hier mercredi les concertations avec les représentants des différents groupes parlementaires autour de la formation du futur gouvernement. Son annonce lundi dernier de former un gouvernement de compétences indépendantes, voire de technocrates loin des querelles et des tiraillements partisans divise les partis politiques notamment ceux représentés à l’Assemblée.

Même s’ils n’ont pas la même conception sur la nature du gouvernement en devenir, Ennahdha (54 députés), Le bloc démocratique (Courant démocrate et mouvement du peuple 38 députés), Qalb Tounes (27 députés) et la coalition de la dignité (19 députés) s’opposent à un gouvernement non-partisan, alors que les blocs de la réforme (16), du parti destourien libre (16 députés) et le bloc national (11 députés) y sont favorables.

Gnetnews