Un pacte conjoint ISIE/ HAICA sur la couverture des campagnes pour la présidentielle et législatives

22-08-2019

Égalité du temps de parole entre les candidats à la présidentielle, équité en matière d’accès des représentants de listes aux législatives aux médias audio-visuels, impartialité et objectivité sont les principales règles auxquelles les médias audiovisuels devraient se conformer pendant la campagne électorale, en vertu de l’accord conjoint signé hier, mercredi 21 août, par la haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA), et l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE).

Les médias audiovisuels bénéficient de la liberté d’expression et de l’indépendance de la ligne éditoriale en matière de couverture de la campagne électorale, tout en s’en tenant aux principes d’objectivité, d’honnêteté et d’impartialité, souligne en préambule ce pacte qui sera publié au Journal Officiel.

La campagne électorale ne peut être menée dans les radios et télévisions qui exercent en dehors du cadre du décret-loi n’o 116 de l’année 2011, et qui n’ont pas de licence.

Les médias audiovisuels devront s’engager à assurer la couverture de la campagne électorale à travers des journalistes qui ont l’expérience et le professionnalisme requis. Le journaliste devra s’en tenir aux règles de professionnalisme, et d’éthique, ne céder à aucune forme d’orientation, de menace, d’extorsion, et faire valoir le droit de l’électeur à une couverture équilibrée et crédible.

Préserver la vie privée des candidats
Les médias devraient s’engager à ne pas attenter à la vie privée des candidats, à s’abstenir de propager un discours d’incitation à la violence, à la haine, au fanatisme, et à la discrimination sur la base de la couleur, du sexe, de la religion, et de l’appartenance régionale…, et tout ce qui est de nature à toucher aux valeurs de l’Etat civil et démocratique.

Les médias devraient se garder à altérer le sens des déclarations et des communiqués des candidats, s’ils en publient des extraits.

Tout candidat ayant fait l’objet de dénigrement ou de calomnie devra bénéficier d’un droit de réponse, et rectifier les informations erronées qui sont de nature à tromper les électeurs.

Les télévisions et radios sont tenues de ne pas faire l’amalgame entre la couverture de la campagne à la présidentielle et celle aux législatives, et de distinguer entre les deux par un signal sonore ou visuel.

Sondages sortie des urnes
Les médias devront s’abstenir de diffuser les résultats des sondages sortie des urnes, avant la fermeture du dernier bureau de vote, tant pour les législatives, que pour la présidentielle.

Lors de l’annonce des résultats des sondages, il devra être précisé que lesdits résultats ne reflètent pas les résultats définitifs du vote, ainsi que le nom de l’organisme ayant réalisé le sondage, la méthodologie suivie, l’échantillon, la marge d’erreur, et la partie, la personne ou le parti à la demande desquels, le sondage aura été réalisé.

Il est proscrit pour les médias de révéler les résultats préliminaires ou définitifs des élections, avant qu’ils ne soient dévoilés, d’une manière officielle, par l’ISIE.

Égalité et équité
Au sujet de l’accès aux médias audiovisuels, ceux-ci s’engagent pendant la campagne électorale à garantir la diversité à travers la présence des différentes sensibilités intellectuelles et politiques, en respectant la règle d’égalité pour la présidentielle, et d’équité pour les les législatives.

A propos de la propagande électorale indirecte, cet accord commun interdit la diffusion pendant la campagne électorale de tout discours officiel, ou intervention médiatique issus de la présidence de la république, du gouvernement, ou des membres de l’Assemblée, des conseils régionaux ou municipaux, ou de tout autre autorité publique, comportant une propagande électorale directe ou indirecte.

Les entreprises médiatiques ne peuvent être utilisées par leurs propriétaires, ou actionnaires pour la propagande directe ou indirecte en faveur d’un candidat, ou la contre-propagande pour ses compétiteurs.

Les médias publics auront à organiser des débats entre candidats à l’élection présidentielle au premier et au second tour, sous l’autorité de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), et la haute autorité indépendante pour l’élection audiovisuelle (HAICA). Les TV et radios privées pourront participer à l’organisation et à la transmission de ces débats, en coordination avec les établissements de radio et télévision tunisiennes.

Les médias audiovisuels auront à produire et à diffuser des programmes d’expression directe, dans des conditions analogues entre les candidats à la présidentielle et les listes candidates aux législatives.

Gnetnews