Violences urbaines en France: Le gouvernement recherche une solution tandis que les autorités prennent des mesures strictes

01-07-2023

Le gouvernement français est confronté à une crise majeure alors que des violences urbaines se poursuivent pour la quatrième nuit consécutive, suite à la mort de Nahel, un adolescent de 17 ans tué par un tir de policier à Nanterre.

Face à cette situation, les autorités ont intensifié leurs efforts et annoncé le déploiement de moyens importants après une réunion de la cellule interministérielle de crise présidée par Emmanuel Macron au ministère de l’Intérieur. Le président a écourté sa présence au sommet européen de Bruxelles pour y assister.

Parmi les mesures annoncées, le ministère de l’Intérieur a demandé aux préfets d’arrêter les bus et les tramways à partir de 21h00 dans tout le pays. De plus, 45 000 gendarmes et policiers ont été déployés sur le terrain vendredi soir, soit 5 000 de plus que la veille.

Interrogé sur la possibilité de déclencher l’état d’urgence, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré qu’aucune hypothèse n’était exclue, réaffirmant ainsi la position de la Première ministre Elisabeth Borne exprimée plus tôt dans la journée.

Par ailleurs, le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a émis une circulaire demandant aux procureurs de prononcer des « peines sévères » contre les émeutiers, en particulier ceux qui s’en prennent physiquement aux policiers. Il a également appelé les parents à assumer leur responsabilité vis-à-vis des mineurs, précisant que des poursuites pénales pourraient être engagées en cas de graves manquements à leurs obligations parentales.

Dans le domaine des réseaux sociaux, Éric Dupond-Moretti a demandé aux procureurs de se tourner vers des plateformes comme Snapchat, accusées de faciliter l’organisation des rassemblements, afin de déterminer l’identité des personnes échangeant des lieux de rendez-vous.

Afin de lutter contre les appels à la violence en ligne, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a convoqué les représentants des réseaux sociaux Meta, Twitter, Snapchat et TikTok pour leur rappeler « leur responsabilité quant à la diffusion de ces publications ». Il leur a demandé de retirer activement les messages signalés et d’identifier les utilisateurs impliqués dans des infractions, tout en répondant promptement aux demandes des autorités administratives et judiciaires.

Dans une rare prise de position, les joueurs de l’équipe de France de football ont appelé au calme, avec notamment une déclaration de Kylian Mbappé relayée sur Instagram.

En parallèle, la préfecture de police de Paris a autorisé l’utilisation de drones pour la captation et la transmission d’images dans plusieurs communes des Hauts-de-Seine et de Seine-Saint-Denis, deux départements particulièrement touchés par les émeutes, jusqu’au samedi 1er juillet à 6h00.

À la suite de la réunion de crise, Emmanuel Macron a annoncé l’annulation de plusieurs événements festifs et rassemblements dans les départements les plus sensibles. Par exemple, les concerts de Mylène Farmer prévus au Stade de France ont été annulés.

Malgré un arrêté préfectoral interdisant les rassemblements, une manifestation a eu lieu en fin d’après-midi sur la place de la Concorde à Paris.

Dans d’autres régions, de nouvelles violences ont éclaté à Marseille, où des individus ont pillé une armurerie, et à Lyon, où des véhicules blindés de la gendarmerie ont été déployés pour maintenir l’ordre public.

Le gouvernement redoute un embrasement similaire à celui de 2005, lorsque des émeutes ont éclaté dans les quartiers populaires à travers le pays pendant trois semaines après la mort de deux adolescents. À l’époque, l’état d’urgence avait été déclaré.

Gnetnews