Les jeunes démobilisés, les adultes tentent de peser sur l’issue du scrutin (Vidéo)

06-10-2019

Entre les deux tours de la présidentielle anticipée, les Tunisiens sont appelés à élire 217 députés, parmi 1500 listes en lice, ce dimanche 6 octobre. Pour ces troisièmes législatives depuis la révolution 2011, le taux de participation reste faible, et l’instance électorale réitère les appels aux électeurs, pour accomplir leur devoir citoyen.

Gnetnews s’est dirigé vers les bureaux de vote du quartier d’Ennasr, de la circonscription de l’Ariana, pour tâter le pouls de l’électorat.

 Jusqu’à  11 h du matin, l’affluence des électeurs était timide, et les bureaux de vote étaient quasiment vides. Seules quelques personnes âgées, ou bien des jeunes parents accompagnés de leurs enfants, se sont déplacés pour accomplir leur devoir de vote.

A priori, ces élections ne suscitent pas grand engouement, notamment auprès des jeunes. 

En ce jour décisif, la participation des moins de 25 ans reste faible, comme c’était le cas pour la présidentielle anticipée. Déçus des promesses non tenues des députés actuels, ou bien juste désintéressés par la vie politique, c’est ce que Gnetnews a tenté de savoir en interrogeant quelques électeurs.

Pour Farouk, un trentenaire qui a voté à l’école primaire d’El Manar 1, il a choisi de ne pas banaliser l’impact de sa voix, sur les résultats des législatives. Il était parmi les rares jeunes qu’on a pu repérer dans ce centre de la circonscription Tunis2.

Deux autres cinquantenaires, nous ont exprimé leur déception par rapport à la participation de la jeunesse, en déplorant leur manque d’engagement dans l’avenir du pays.

 Gnetnews a, par ailleurs, rencontré cette femme de quatre-vingt-huit ans. Enthousiaste par cette ambiance démocratique, elle nous a révélé qu’elle n’a jamais raté les rendez-vous électoraux, depuis la première élection présidentielle tenue en 1959 en Tunisie.

« Même mon fils qui habite aux Etats Unis, s’est déplacé aujourd’hui pour accomplir son devoir, réplique-t-elle fièrement. « Quant à moi, je ne laisserai pas quelqu’un d’autre décider à ma place ; c’est ce que le vote est fait pour », ajoute-t-elle, en insistant sur l’importance de mobiliser plus de gens pour élire.

Par ailleurs,  l’effectif des observateurs de l’union générale tunisienne du travail (UGTT), de l’instance régionale indépendante pour les élections (IRIE), et les observateurs issus des partis politiques, était plus important cette fois-ci. Dans quelques bureaux de vote, ils étaient plus nombreux que les électeurs même, le cas du collège « Beau-site », situé à Mutuelle ville, Tunis.

Emna Bhira