Quel rôle de la femme dans la consolidation de la paix : Une résolution de l’ONU en débat en Tunisie !

26-10-2020

L’année 2020 marque  le 20ème anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies, portant sur les femmes, la paix et la sécurité. A cette occasion,  la ministre de la femme, de la famille et des personnes âgées, Imen Houimel, a appelé à  mettre en œuvre une nouvelle vision de la RCSNU 1325 qui reconnaîtra la nécessité de prendre en compte le rôle des femmes et des filles, dans la consolidation de la paix et de la sécurité dans les différents pays.

Sa recommandation intervient lors de la séance inaugurale du colloque international organisée ce lundi 26 octobre, par ONU Femmes et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), sur « La contribution de la République Tunisienne à la mise en œuvre de la résolution du Conseil de sécurité à travers la ratification du plan d’action national et des plans d’actions sectoriels. »

Elle a, par ailleurs, confirmé qu’il faut admettre sur le plan international, le rôle de la participation  des femmes et des filles dans la résolution des conflits, l’élaboration d’initiatives dénonçant la violence notamment sexuelle, ainsi que l’impunité de ses auteurs.

La ministre de la femme a déclaré, également, que cette célébration représente une occasion importante pour la Tunisie pour renouveler son engagement international et national,  et pour continuer de mettre en œuvre la résolution 1325 des Nations Unies selon une « vision tunisienne ».

Elle a rappelé que la RCSNU 1325 est basée sur la constitution de 2014 et d’autres normes internationales auxquelles la Tunisie a adhéré, notant que l’expérience tunisienne vise principalement à prévenir le terrorisme et à combattre diverses formes d’extrémisme, de discrimination et de violence fondées sur le sexe ».

« La pandémie du Covid-19 : un coup dur pour les femmes »

Selon la ministre de la Femme, la pandémie du Covid-19 a eu des répercussions négatives sur les femmes. « Cette crise sanitaire a révélé la faiblesse de la mise en œuvre des droits des femmes et des filles en particulier, et cela dans tous les domaines (économique, social et politique) ».

« Il est vrai que la RCSNU 1325 vise à garantir leur dignité, leur « inviolabilité » physique, la protection contre la violence et la non-discrimination, la facilitation de leur accès aux services de base, mais la pandémie était un coup dur. Elle a fait des femmes le groupe social le plus vulnérable », dénonce-t-elle.

La faible mise en œuvre de la RCSNU 1325 n’est pas propre à la Tunisie, précise-t-elle. « Il existe une quasi-absence de l’activation des quatre axes sur lesquelles, elle se base ( la participation ; la prévention, la protection et le relèvement), et cela dans tous les pays du monde »,  a-t-elle conclu.

Le plan national sur l’activation de la RCSNU 1325

A la lumière des évolutions actuelles, en particulier la crise sanitaire mondiale de la pandémie Covid-19, Selim Beckheikh membre du comité pilotage, a indiqué que la Tunisie adoptera une approche participative pour activer le plan national de la RCSNU 1325.

Il a expliqué que cette méthode vise à inclure toutes les parties prenantes des secteurs gouvernementaux, des organismes publics et des composantes de la société civile actives dans le domaine de la résolution 1325, et qui ont permis l’approbation du plan d’action national en 2018.

Selon le directeur régionale des affaires religieuses, Selim Becheikh,  « le PAN 1325 » doit être compatible avec la réalité nationale en termes d’enrichissement du contenu de chaque axe, notamment en ce qui concerne l’élimination de la violence et de la traite des personnes, la participation des femmes à la vie publique et aux postes de décision, et le renforcement du système sécuritaire et judiciaire.

« Le plan national 1325 » vise aussi à ajouter un autre axe supplémentaire qui  comprendra les médias et le plaidoyer », déclare-t-il.

Becheikh a, par ailleurs, annoncé que dans cette deuxième phase de concrétisation, le PAN 1325 comprendra 14 plans sectoriels concernant des activités spécifiques tels que l’intérieur, la défense, les femmes, la famille, les enfants, les personnes âgées, les affaires sociales, la santé, l’agriculture, les ressources en eau et la pêche.

« Ce colloque international s’étalera sur une semaine. Son programme vise à créer un espace de dialogue qui favorise un processus participatif et inclusif. Son approche spécifique est d’utiliser l’agenda « Femme, paix et sécurité » (FPS) comme un outil fondamental, tout en soulignant l’importance d’interpréter la résolution 1325 dans le contexte plus ample des droits des femmes, et la liant à la CEDAW/CEDEF, le Programme d’action de Beijing (BPA) et les autres conventions et standards des droits humains pertinents », a souligné Arnaud Peral, le coordinateur résident des Nations Unies ». 

Emna Bhira