Tunisie: La protection sociale, l’un des plus grands défis du pays

04-12-2019

La mise en place d’une bonne gouvernance pour la gestion du système de protection sociale représente un  des plus grands défis auquel la Tunisie est actuellement confrontée.

C’est ce qu’a révélé Kamel Madouri, le directeur général de la sécurité sociale au Ministère des affaires sociales, lors du Forum arabe sur  la sécurité sociale, qui s’est déroulé à Tunis ce mercredi.

D’autre part, Madouri a rappelé que le système de protection sociale est en difficulté, à cause du dédoublement des besoins en interventions sociales, face à des ressources financières limitées.

« Ces entraves ne seront surmontées, que par l’instauration de politiques et de programmes sociaux qui feront de la bonne gouvernance une priorité », a souligné le directeur général de la sécurité sociale.

D’autre part, l’agence nationale pour l’intégration et le développement social, créée en vertu de la loi organique relative à création du « programme de sécurité sociale », activée en février 2019, sera chargée d’instaurer la bonne gouvernance, a expliqué Madouri.

« Ce programme de sécurité social sera réalisé au par la compilation de projets d’interventions sociales, ce qui facilitera aussi la coordination entre les différents établissements concernés », ajoute-t-il.

Selon lui, cette méthode vise à mieux cibler les familles nécessiteuses et à se focaliser sur les personnes ayant de faibles revenus.

Concernant l’expérience tunisienne dans le domaine de la protection sociale, Madouri a révélé que «  85% de la population bénéficie de couverture sociale».

« Par ailleurs, quelques 67% de la population est couverte par le système d’assurance maladie et 24% ont accès aux services de soins gratuits ou à des tarifs réduits ».

Le chef de cabinet du ministre des affaires sociales, Taoufik Zrelli, a indiqué que le gouvernement a élaboré des réformes en ce qui concerne le système de retraite.

Parmi ces réformes, Zrelli a évoqué l’augmentation de l’âge du départ à la retraite dans le secteur public et l’augmentation des cotisations sociales. Selon lui, ces mesures permettraient de rééquilibrer les fonds sociaux.

« Ces réformes assureront la pérennité du financement et viseront aussi à diversifier les ressources pour alimenter les caisses sociales », a-t-il conclu.

Dans son allocution sur la lutte contre la pauvreté, le directeur général du programme de sécurité sociale au ministère, Lotfi Hedhili, s’est penché sur la mise en œuvre de la loi organique sur le programme de sécurité sociale, qui a pour but de créer un fond au profit des personnes vivant dans la précarité.

A cet égard, Hedhili a indiqué qu’une banque de données sera créée pour enregistrer chaque cas de pauvreté et de précarité sociale. Cette démarche permettra également d’assurer une assistance plus spécifique qui soit en adéquation avec les besoins réels de cette catégorie sociale

Emna Bhira