Covid+/ Réquisition des cliniques : Les Tunisiens incrédules envers l’engagement de Mechichi

19-10-2020

L’accroissement du nombre de personnes contaminées par le Coronavirus, n’en finit pas de semer l’inquiétude chez les Tunisiens, notamment durant ces deux derniers mois.
 
En 72h, du 13 au 16 octobre, le virus a affecté 5752 personnes. Mais, le chiffre qui inquiète le plus les citoyens, reste celui des malades hospitalisés qui ne cesse de croître parallèlement. Ils sont 1584 patients dans les circuits Covid-19, à se faire soigner dans les hôpitaux et cliniques privées. Ces établissements sont pourtant menacée par une pénurie des lits de réanimation et par l’encombrement des urgences…
 
A cet effet, le chef du gouvernement Hichem Mechichi s’est adressé aux Tunisiens dimanche 18 octobre, après 10 jours de couvre-feu décrété dans la plupart des gouvernorats afin de freiner la propagation du virus et éviter une éventuelle surcharge des établissements de santé.
 
Il a fait savoir que l’Etat allait recourir à la fixation des tarifs et à la réquisition du secteur privé, pour la prise en charge des malades Covid+. « Le malade qui ne trouve pas un lit dans le secteur public, pourrait se rendre au secteur privé, et l’Etat le prendra en charge », a-t-il promis.
 

Une décision qui a été approuvée aujourd’hui par le président de la chambre syndicale des cliniques privées, Boubaker Zakhama, ayant confirmé sur les ondes de Mosaïque Fm, que le secteur privé est prêt à appuyer les efforts de l’Etat en matière de prise en charge des malades. Il s’agit d’une annonce qui a suscité plusieurs questionnements chez les citoyens, quant à la faisabilité de tels transferts des malades vers les établissements de santé privés.

Depuis le début de la pandémie, les cliniques ont affiché des prix exorbitants dépassant parfois les 50 000 dinars, pour une prise en charge dans le circuit Covid.
 
Nous interpellons un passant sur l’Avenue Habib Bourguiba qui doute fortement des capacités de l’Etat à prendre en charge des patients en clinique. « Il faut que l’Etat et les cliniques trouvent un accord d’abord sur la procédure à suivre pour un patient venu du public, ainsi que sur les tarifs de la prise en charge ».
 

Pour cet homme d’une cinquantaine d’années, les propos de Hichem Mechichi ne sont que de la poudre aux yeux. Le chef du gouvernement a-t-il signé un décret gouvernemental qui impose au secteur privé d’accueillir les malades des hôpitaux si la capacité de ces derniers est dépassée ? Cette décision est-elle prononcée par la loi ? », S’interroge-t-il.

« Dans ce cas, j’estime qu’il n’y a rien qui puisse réjouir les citoyens tant qu’il n’y a pas de passage à l’acte », a-t-il ajouté.
 
D’autres ont salué cette initiative plutôt rassurante du gouvernement. Comme ce jeune homme qui a affirmé qu’il s’agit d’une décision qui pourrait sauver la Tunisie du scénario italien. « Plusieurs pays ont opté pour une telle solution, comme la Russie, et n’ont pas exclu la réquisition du secteur privé », ajoute-t-il.
 
Parmi les autres décisions qui ont été prises par le gouvernement, celle de la mise en place d’un couvre-feu national, c’est à dire dans tous les gouvernorats. En effet, Hichem Mechichi a exhorté tous les gouverneurs à le décréter dans leur territoire.
 
Déjà instauré dans les grandes villes du pays depuis une dizaine de jours, le couvre-feu ne fait pas l’unanimité dans l’opinion publique. « Je ne pense pas que le couvre-feu soit vraiment une solution pour une baisse de la transmission du virus », nous dit un homme que nous interrogeons sur le sujet. Ainsi, il rappelle que les cafés ont rouvert ce lundi et que le protocole sanitaire qui leur est imposé n’est absolument pas respecté et que donc cela ne sert à rien de mettre en place un couvre-feu, si la journée toutes les règles sont transgressées.
 
Par ailleurs, nous avons noté un profond désintérêt des Tunisiens vis à vis du discours politique. Pour preuve, ils sont nombreux à ne pas avoir suivi l’interview télévisée du chef du gouvernement ce dimanche soir. Certains pour ne pas entendre de mauvaises nouvelles qui plomberait encore plus leur moral, et d’autres par pur désenchantement quant à la parole politique.
Reportage réalisé par Emna Bhira et Wissal Ayadi

1 Auteurs du commentaire
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Abidi

Bonsoir les dires du chef du gouvernement sont simplement de la pure fiction, un état qui ne peut dégager une route fermée par cinq manifestants qui ne peut rétablir la production du phosphate qui ne peut reprendre l’activité pétrolière qui ne peut appliquer un couvre feu peut il réquisitionné les cliniques privées je rêve et comme chantait chikh imam Valery giscard d’estaing et sa femme aussi vont ramener le loup par la queux……..