Barouk de Rémi Sarmini : Trahisons, mensonge et luxure…au détriment des valeurs

17-11-2020

Après « Aurore en bouche », du réalisateur syrien Rémi Sarmini, ce jeune artiste revient sur scène, avec sa nouvelle pièce théâtrale « Barouk », dont la première a été organisée le 13 novembre dernier,  en huis clos, à l’espace El Téâtro.

Rémi Sarmini dans sa quête infinie du sens des relations entre les Hommes, il a soulevé dans « Barouk », les questions de la superficialité ambiante dans laquelle plonge nos sociétés.

« A quel moment tout a basculé et sommes-nous devenus les esclaves de nos désirs inassouvis, obnubilés par la matière, la cumulation de l’argent, les biens et les choses ? Le bonheur n’existe-t-il pas, qu’à travers le regard de l’autre ? Et si nous étions capables de vivre dans le vide et la banalité, dépourvus de nos valeurs humaines ?

Ce sont les questionnements qu’a posés Sarmini à travers l’histoire d’une riche bourgeoise, qui, entourée de ses amies les plus proches dans une fête de pendaison de crémaillère, elle découvre l’inconcevable : la trahison de son mari.

Dans la scène obscure du théâtre, cette femme qui nageait autrefois, dans le bonheur absolu, avec un mari aimant, doux et attentionné, incarne la bonté, la naïveté et l’insouciance, mais aussi la vanité. Un péché qui lui a couté l’envie de ses amis.

Ce couple qui vit pour impressionner et plaire, va-être bientôt brisé, par ses admiratrices les plus enthousiastes et les plus proches.

Alors que cette femme est occupée par la collection des objets de décoration de sa maison pour impressionner ses convives, ses voyages et ses interminables soirées, elle ne s’est pas aperçue des  intentions de ce nid de vipère qui la guette. Vivant dans sa tour d’ivoire, cette femme était inconsciente de la perte des valeurs qui a gangréné son entourage…

A travers cette contradiction frappante entre deux types de personnes qui se ressemblent en apparence, Sarmini a  voulu démasquer la superficialité qui entraine une déconnexion avec la réalité, perte des liens les plus sincères, fausseté, cupidité, trahisons, mensonge, hypocrisie, envie, avarice et luxure…

Dans notre entretien avec le réalisateur de « Barouk », il nous a indiqué qu’il s’agit d’un phénomène qui s’enracine de plus en plus dans nos sociétés.

« On méprise désormais les valeurs à la faveur de la matière. On oublie que la principale source de bonheur est l’amour, le respect, la dévotion, et la bonté. C’est une vision certes simpliste sur la vie, néanmoins faut-il rappeler que l’esprit est comme la nature, a horreur du vide. Quand une âme est vidée de son sens, ses mauvaises intentions prennent le relais, et remontent à la surface. Par vanité ou prétention, elle se révèle comme une arme à double tranchant, qui peut détruire par sa malfaisance une vie entière… ».

D’autre part, le réalisateur nous a confié que le spectacle prochain de « Barouk », se tiendra en mois de décembre, sa date n’a pas été fixée. Pour financer sa pièce Rémi Sarmini a précisé qu’il a reçu une bourse du « IIE‐Artist Protection Fund Fellowship » puisqu’il est en résidence à Art Verda.

Emna Bhira