Des Tunisiens ont de plus en plus recours à la médecine alternative, des experts nous en parlent

04-07-2022

La pandémie du covid-19 a été pour plusieurs un fait de plus, qui a mis en rude épreuve la médecine classique/conventionnelle et sa capacité de prévenir ou encore de guérir notamment les maladies virales.

Même avec la mise en place d’un vaccin anti coronavirus, une bonne partie de la population a redouté ses effets indésirables. La rapidité avec laquelle les vaccins ont été développés, a provoqué la méfiance notamment du vaccin ARNm vu que certains scientifiques disaient qu’il pourrait modifier l’ADN.

D’autres se sont méfiés de ce remède de peur de voir leur fertilité affectée…

En effet, la crise du covid-19 et la crise de confiance que cela a fait naitre à l’égard du corps médical mais aussi de l’état et des hôpitaux en général a fait que plusieurs personnes ont de plus en plus recours à la médecine douce.

Outre le recours à la méditation, les régimes alimentaires à base de végétaux, et bien d’autres alternatives pour fuir les médicaments…Le plus important c’est de préserver son immunité contre d’éventuelles menaces dues à la prolifération des maladies virales, et auto-immunes.

C’est ce que nous a confirmé Dr.Chiheb Hafsa, homéopathe, ostéopathe, et acupuncteur, basée à Tunis. « La crise du covid-19 a été une occasion spéciale pour que l’homéopathie démontre encore une fois sa force douce », a-t-il souligné.

La force douce de l’homéopathie

Dans un entretien accordé à Gnetnews, il a indiqué que les patients évitent de plus en plus les médicaments, et n’hésitent pas à aller vers cette médecine alternative. Ils sollicitent des remèdes naturels, qui aident à arrêter progressivement la prise de médicaments, de peur de provoquer d’autres maladies dues à la sur-médication.

En effet,  l’homéopathie ne soigne pas la maladie, mais elle est capable de désensibiliser l’organisme contre certains effets des traitements de la médecine classique, notamment les douleurs. Quant aux médicaments homéopathiques, ils présentent moins d’effets indésirables, puisqu’ils sont d’origine végétale, minérale ou animale, nous explique Dr.Hafsa.

La concentration des actifs chimiques y sont à très faibles doses, et sont vite diluées dans le sang, d’où la quasi absence des contre-indications. Les patients les utilisent pour renforcer leur immunité ou encore pour retrouver le sommeil. Les mamans y ont souvent recours avant l’accouchement, en cas de reflux œsophagien causé par la grossesse ou encore pour les nouveaux nés qui souffrent de déformation au niveau de la tête (plagiocéphalie). D’autres utilisent cette médecine pour soigner le nerf sciatique, douleurs du cou, constipation, problèmes de digestion, insomnie, etc.

Le problème c’est qu’avec cette tendance de boycotter les médicaments, pour leur composition nocive en cas d’utilisation à long terme, plusieurs imposteurs ont profité de cette crise de confiance, pour créer leurs propres remèdes naturels faits maison.

A ce sujet, Dr. Hafsa recommande de se méfier des médicaments de provenance inconnue. « Si le traitement n’a pas été créé dans un laboratoire reconnu et n’a pas de notoriété, il faut s’en méfier. Il est aussi déconseillé d’acheter des produits soit disant naturels à effet thérapeutique sur les réseaux sociaux, sans vérifier leur composition, leur proportion, et leurs sources…Il faut consulter un médecin pour recevoir le traitement adéquat et le plus sécurisé ».

L’acupuncture, le soin parfait pour les personnes anti-médicaments

L’acupuncture est aussi parmi les pratiques qui attirent de plus en plus les Tunisiens pour traiter différents troubles. Elle est à la fois préventive, curative et thérapeutique également, pour traiter les douleurs en cas de lombalgie, nerf sciatique, migraine, névralgie cervico-brachiale… On peut y faire appel aussi en cas de troubles du sommeil, stress, anxiété, troubles digestifs, et maux d’estomac.  du sommeil, l’anxiété, les douleurs, l’indigestion, la constipation, les troubles de la circulation sanguine…

Au cabinet de Dr.Leila Bouhamed Karray, de médecine générale, acupuncture, hypnothérapie et mésothérapie esthétique,  nous avons rencontrés ce jeune homme souffrant de troubles du sommeil qui a accepté de témoigner à ce sujet. Selon lui, après de longues années de surconsommation de médicaments qu’il prenait pour soigner ses troubles du sommeil, sans résultat, il a opté pour la médecine alternative.

« Mon ancien médecin me prescrivait des doses de 300 mg d’anxiolytique, ce qui a affecté mon organisme et a engendré l’apparition de quelques troubles du comportement. J’ai donc opté pour l’acupuncture pour arrêter les médicaments. Après 5 séances, j’ai commencé à dormir plus d’heures le soir. Et je me sens plus détendu, et décontracté le matin », nous confie-t-il soulagé.

En parlant de cet engouement pour la médecine chinoise, Dr.Bouhamed Karray a révélé que cet intérêt est marqué bien avant la pandémie du covid-19. « Mais, la plupart des patients qui sollicitent une telle pratique anti conventionnelle pour se soigner, sont plutôt intellectuellement ouverts et bien informés sur le sujet… La plupart des gens croient plus aux médicaments », souligne-t-elle. Et d’ajouter que cette discipline de la médecine chinoise, est une spécialité étudiée à la Faculté de médecine de Tunis, qui repose sur des concepts scientifiques biens définis… 

« Malgré cela, cette spécialité demeure méconnue dans le pays, et les frais de nos soins ne sont pas remboursés par la CNAM, par décision du conseil de l’Ordre des médecins. Résultat, les patients qui se présentent sont généralement issus de milieux aisés, et cette discipline n’est pas vulgarisée. Pourtant plusieurs personnes ont besoin de cette discipline, notamment ceux ayant subi un long parcours avec les anti-inflammatoires, antalgiques, mais sans effet palpable », indique-t-elle.

Des soins non conventionnels

En nous expliquant l’objectif  ultime de l’acupuncture, Dr.Bouhamed Karray a indiqué que cette pratique vise à rétablir la circulation harmonieuse de l’énergie dans le corps. Elle se déroule sous forme de séances, durant lesquelles le médecin fait une stimulation de points précis du corps, appelés les méridiens et cela à l’aide aiguilles à usage unique. Le médecin intervient au niveau de ces canaux du corps humain, interconnectés, par lesquels circule l’énergie supposée vitale du corps.

« A l’aide de techniques physiques (aiguilles à usage unique ou moxibustion qui consiste à stimuler des zones réflexes à l’aide la chaleur, le médecin traite une souffrance physique et élimine les obstacles qui entravent la bonne circulation de l’énergie. Le rôle du médecin serait aussi de déterminer/ repérer le point où se trouve la douleur, qui diffère d’une personne à une autre, tout en se référant aussi à son dossier médical du patient ».

Il existe aussi l’acupuncture esthétique pour les personnes qui ne veulent pas se faire  injecter par des produits anti âge. L’acupuncture intervient aussi en cas de mauvaise cicatrisation de la peau, ou d’eczéma, et des allergies, nous révèle Dr. Bouhamed Karray.

E.B