A Ennasr, cafés et salons de thé s’adaptent aux nouvelles dispositions, de peur d’une fermeture

28-09-2020

La Tunisie a durci les dispositions en vue de freiner l’accélération de la propagation du coronavirus, notamment dans les cafés et salons de thé, considérés comme des lieux de rassemblement, propices à la prolifération de la contagion.
 
Distanciation physique, interdiction de la chicha (Narguilé), utilisation de récipients à usage unique, et recours à une aération naturelle continue des espaces…Telles sont les nouvelles mesures préventives annoncées par le ministère de la Santé, de l’Intérieur et des Affaires locales, entrées en vigueur partir de ce lundi 28 septembre 2020, dans ces établissements à forte fréquentation.
 
Cette décision a été prise malgré la désapprobation de la chambre syndicale nationale des cafetiers, ayant reproché aussi le fait de ne pas être consultée, surtout que certains propriétaires de cafés risquent de mettre la clé sous la porte.

Entre durcissement des dispositions, risque de fermeture immédiate en cas non-respect du nouveau protocole sanitaire, et recettes en baisse depuis la reprise après le confinement sanitaire général, les cafés sont tout de même obligés d’obéir aux nouvelles consignes.
 
Gnetnews est allé à la rencontre de quelques cafetiers de la Cité Ennasr (Ariana). Une adresse incontournable proposant l’embarras du choix en termes de salons de thé et cafés.
 
Nous nous rendons d’abord dans une petite cafétéria près d’une clinique. Ce genre d’établissement est réputé pour avoir une clientèle d’habituée. C’est avec le masque bien vissé sur le visage que le propriétaire nous accueille. Pour lui, les consignes sont importantes à respecter. « Nous sommes en face d’un dilemme…. la santé des gens et la survie économique de mon affaire. Mais il n’y pas de doute que la santé des clients passe en premier », nous dit-il. Malgré ces restrictions, il dit s’estimer heureux que les cafés n’ont pas été contraints de fermer, comme c’est le cas dans la ville française de Marseille, où cafés et restaurants ont dû, une nouvelle fois, fermer leurs portes.
 
 
Il indique, par ailleurs, qu’il faut faire la différence entre un cafetier propriétaire et un cafetier qui loue ses locaux. « Pour ma part, les murs m’appartiennent donc je n’ai pas de problèmes de loyer ». En effet, en arpentant la fameuse Avenue Hedi Nouira d’Ennasr, nous pouvons constater que de nombreux établissements ont du fermer définitivement faute d’avoir pu payer les loyers.
 
Pour la clientèle, heureusement que ce sont des habitués. Ils font partie, pour la plupart, du corps médical et respectent consciencieusement les gestes barrières. La nouveauté pour lui a été l’aération continue de son café. « Les fenêtres et la porte sont ouvertes toute la journée », affirme-t-il. Même chose pour la distanciation, chaises et tables sont bien séparées les unes des autres.
 
Le café est, quant à lui, bien servi dans des gobelets en carton.
 
Nous remarquons également que la terrasse est bien plus fréquentée que l’intérieur. « Les gens préfèrent s’attabler dehors pour plus de sécurité et éviter les endroits fermés. Donc, si la situation s’aggrave et qu’on nous demande d’enlever les chaises et les tables, je suis pour qu’on les garde au moins sur les terrasses, pour limiter les dégâts ».
 
Quelques mètres plus loin nous entrons dans un salon de thé.
Pour la propriétaire, la première règle est l’hygiène des tables et des chaises. Pour cela, elle explique avoir recours à des produits naturels tels que le vinaigre et le savon de Marseille. « Je comprends que l’Etat ait pris ces décisions. Mais il ne faut pas que cela aille plus loin car sinon nous courrons à la faillite ». Elle nous avoue que depuis la sortie du confinement et la réouverture des café et restaurants, les recettes ont baissé de 50%. De plus, elle est actuellement en conflit avec le propriétaire du local car elle doit encore payer les loyers qu’elle n’a pas pu honorer à cause du confinement.
 
En terme de distanciation, la commerçante a mis en place un ruban blanc et rouge entre le comptoir et les clients afin qu’ils ne s’approchent pas. « Nous utilisons des gants et tout notre personnel porte des masques », ajoute-t-elle.
 
 
Autre nouvelle disposition, l’interdiction de la chicha (Narguilé). Il est rare de trouver un café ou un salon de thé sans chichas. Dans le quartier de Riadh El Andalous, se trouve un salon de thé réputé pour ses narguilés. Matin, midi et soir, il peut arriver à vendre 50 chiches par jour, à 6 dinars l’unité. Ainsi, cette interdiction sonne comme une très mauvaise nouvelle pour le propriétaire.
 
 
« La vente de narguilés représente 50% de notre chiffre d’affaire, car le client ne se contente pas de fumer, il consomme avec au minimum un café », explique-t-il. Ainsi un consommateur de chicha paye une note de 10 dinars minimum… une perte considérable. A cet égard, il propose que les narguilés ne se vendent qu’en terrasse et que chaque consommateur apporte son propre tuyau. Pour autant, lui aussi s’estime heureux. « Je préfère garder mes tables et mes chaises ».
 
Rappelons que le dernier bilan épidémiologique demeure alarmant. Soit 936 nouveaux cas ont été dépistés positifs au virus à la date du 26 septembre 2020. Et, parmi les 16 114 personnes contaminées depuis le début de la pandémie, 11 082 cas sont encore actifs.
 
Reportage réalisé par Emna Bhira et Wissal Ayadi 

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Anonyme

C’est réellement une organisation mondiale coordonnée de la peur ! Pour quel objectif ? Installer un gouvernement mondial qui imposera aux tunisiens et aux gouvernants tunisiens leur mode de pensée, de vie, et bouleversera les coutumes ? ( et à tous les pays de la terre, de la lune aussi !)
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