Coronavirus : L’université à court de moyens pour appliquer le protocole sanitaire en prévision de la rentrée

02-09-2020

La faculté des sciences humaines et sociales de Tunis (FSHST) a lancé un cri d’alarme au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, quant au manque des moyens pour appliquer le protocole sanitaire annoncé par le ministère de la santé, dédié à la rentrée scolaire et universitaire.

En effet à partir du 4 septembre, les étudiants passeront leurs examens de contrôle, et la date de la rentrée dépend de chaque établissement. A cette occasion, des étudiants provenant des zones à forte circulation du virus, se déplaceront pour s’inscrire et s’installer aussi…

Avec l’affluence qu’entrainera le retour en classe, et les déplacements prévus dans les prochains jours, serait-il possible d’appliquer une distanciation sociale dans les salles de cours, les couloirs, les transports en commun et les chambres des foyers universitaires ?? Serait-il aussi possible de surveiller le port du masque et le nettoyage quotidien des blocs sanitaires fréquentés par des milliers d’étudiants…

Plusieurs questions qui se posent à l’approche de la rentrée universitaire. Pour y répondre, Gnetnews a pris l’exemple de la faculté des sciences humaines et sociales de Tunis (FSHST). Une université phare du Grand Tunis  qui accueille chaque année près de 5000 étudiants.

Mesures préventives supplémentaires

 La faculté des sciences humaines et sociales de Tunis a choisi d’opter pour des mesures préventives minutieuses en vue de réduire au maximum la proximité sociale, dans l’espoir d’éviter  d’éventuelles contaminations, nous a expliqué le vice-doyen de la FSHST, Pr. Mustapha Tlili. « Une décision qui a couté 16 000 dinars, durant le retour en classe le mois de mai dernier ».

« En effet, cette université est une ancienne bâtisse, qui dispose en majorité des espaces intérieurs. Son architecture est non adaptée à un établissement universitaire. Le risque de contamination y est plus fort », nous dévoile-t-il.

Pour mieux gérer la foule, les déplacements au sein même de l’université sont organisés avec un traçage au sol.

« Il y a eu aussi la mise en place de deux accès, un pour l’entrée et l’autre pour la sortie des étudiants, avec une troisième entrée dédiée aux employés et les visiteurs. Les étudiants sont appelés à attendre dans des files d’attente avec une distanciation sociale pour pouvoir se rendre à l’intérieur ».

Le vice doyen de la Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis, nous a dévoilés aussi que l’association des scouts tunisiens a aidé la FSHST, en leur offrant des appareils de mesure de température, et des masques de protection gratuits mis à la disposition de tous les étudiants. Quant à la municipalité de Sijoumi, elle a soutenu l’établissement dans les grands travaux de stérilisation des lieux. 

Par ailleurs, afin de maintenir cette organisation durant la rentrée prochaine, des équipes ont été formées, et ont installé des circuits, allant dans les deux sens dans les couloirs et les escaliers. Les agents de sécurité surveilleront également la bonne application des mesures.

« A l’intérieur, avant l’arrivée des étudiants, le personnel commence par une séparation des places dans les salles de classes.

Après, ils partagent les étudiants en groupes réduits pour optimiser la distanciation sociale ».

« Une autre initiative a été prise par la faculté des sciences humaines et sociales de Tunis. C’est la création d’une salle d’examen spécifique aux étudiants positifs au covid-19, dans le but de ne pas les priver de leur droit de passer les tests. La faculté a aussi assuré une combinaison de protection intégrale pour les professeurs qui vont surveiller durant la période d’examen dans cette  » salle covid-19 « .

Coordination entre ministères

Selon le vice-doyen de la FSHST, « le MES n’a pas consacré un budget à part pour appliquer un protocole sanitaire exigeant pourtant, d’importants moyens financiers. Il a compté sur les anciennes lignes budgétaires anciennes du rectorat et l’université de Tunis, dans le cas de financement de la FSHST. Le ministère a jeté la responsabilité sur ces deux institutions après le confinement ».

« Pour cette rentrée universitaire, les facultés prévoient de nouvelles dépenses pour se protéger, mais n’ont plus les moyens de se les procurer » explique-t-il.

« En effet, les établissements universitaires peuvent devenir des espaces d’éclosion du coronavirus, et se transformer en clusters, puisqu’ils accueilleront des étudiants provenant des zones les plus touchées par le Covid-19 », a averti Mustapha Tlili.

A cet égard, le ministère du transport n’a pas indiqué qu’il va assurer la stérilisation des bus transportant les étudiants vers les établissements, comme il l’a fait autrefois», a-t-il ajouté.

« Bientôt, ce sera les sessions de contrôle, donc l’affluence des étudiants sera forte non seulement à la FSHST, mais aussi dans les campus. Malheureusement,  il n’y a aucun protocole annoncé dans ce sens ».

Pour lui, l’université ne sera pas assez prête le 28 septembre, date de la rentrée, pour réappliquer le même protocole sanitaire méticuleux qu’elle a réussi à mettre en place après le confinement…

Emna Bhira