La Tunisie et la France afficheraient des points de convergence sur la Libye, malgré des logiques différentes

22-06-2020

Le président de la république, Kaïs Saïed, effectue ce lundi 22 juin 2020, une visite de deux jours en France, dominée par la coopération bilatérale et situation régionale, notamment la crise en Libye.

Cette visite « de travail et d’amitié », troisième déplacement du chef de l’Etat à l’étranger depuis son accession à la magistrature suprême, et son premier déplacement dans un pays européen, intervient après la fin du confinement en France et en Tunisie, et l’amorce d’une nouvelle étape de relance économique.

Kaïs Saïed sera accompagné, lors de cette visite, par Noureddine Erray et Nizar Aïch, respectivement, ministre des Affaires étrangères et ministre des Finances, rapporte la TAP.

Le chef de l’Etat aurait ce lundi un entretien avec son homologue français, et prendrait part à une réunion entre les délégations tunisienne et française au palais de l’Elysée, suivie par une conférence de presse conjointe des deux dirigeants.

Un diner sera organisé à l’honneur du président de la république, et la délégation l’accompagnant, selon la même source.

Au deuxième jour de sa visite, le chef de l’Etat se rendra en visite à l’Institut du monde arabe (IMA), et rencontrera la colonie tunisienne en France. Il est prévu qu’il accorde une interview au Journal français, Le Monde.

Points de convergence autour de la Libye

Les dernières évolutions en Libye seront au centre des discussions Saïed et Macron, a fortiori que les deux pays sont très concernés par ce qui s’y passe. Impliquée dans la guerre et soutenant, sans le reconnaître clairement, le Maréchal Khelifa Haftar, la France cherche à se repositionner face aux nouvelles réalités sur le terrain libyen.

La Tunisie est, elle, pour un règlement pacifique de la crise, issu d’un dialogue inter-libyen, et rejette toute ingérence militaire en Libye. Le fait que le ministre des AE soit de cette visite, signifie que Tunis privilégie la voie diplomatique pour sortir de l’imbroglio libyen.

Kaïs Saïed réitérera que « la Tunisie ne sera pas une base arrière pour quelque partie que ce soit en Libye », comme il avait l’occasion de l’exprimer à son homologue français, lors d’une communication téléphonique début juin.

Les deux parties essaieront d’afficher des points de convergence autour de cette crise, et de prôner une solution pacifique, même si dans les faits, leur rôle, leur position et leurs intérêts en Libye procèdent de logiques différentes.

Les deux parties évoqueraient également le volet sécuritaire, ainsi que la coopération économique dans la période post-covid-19 où leurs économies respectives ont été frappées de plein fouet. Des accords seraient signés pour renforcer le partenariat et la coopération dans différents domaines.

Saïed abordera également la situation de la colonie tunisienne en France, qui compte près d’un million de Tunisiens, outre les facilités pour la circulation des Tunisiens, notamment les étudiants, chercheurs, et acteurs économiques.

La France est le premier partenaire économique de la Tunisie en termes d’investissement direct dépassant les 4 milliards de dinars en 2019. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont dépassé pendant les cinq derniers mois de de l’année 6 millions de dinars, malgré la crise du Coronavirus.

Quelque 1500 entreprises françaises sont implantées en Tunisie, employant quelque 143 416 personnes.

Gnetnews