La Tunisie fait face à une situation économique vulnérable, à cause de la crise du Coronavirus

10-04-2020

Le gouvernement tunisien se heurte à  une situation économique vulnérable, liée à la dégradation de l’économie mondiale suite à la propagation du Coronavirus, et la fluctuation des cours de pétrole, annonce la Banque mondiale.

Dans son dernier rapport rendu public hier, jeudi sous l’intitulé « Importance de la transparence pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord », la BM estime que la Tunisie souffre de l’endettement, et ses réserves en devise sont limitées.

L’institution financière pointe la faiblesse du niveau de croissance, la stagnation de l’emploi et la hausse relative de l’inflation dans le pays.

La poursuite de la propagation du Coronavirus va impacter, d’une manière négative, le tourisme, les exportations, et la demande sur le marché local. Cette crise va avoir des retombées négatives sur la croissance, l’emploi et pourrait fragiliser la situation des familles en Tunisie, prévient-elle.

Selon ce rapport, la pandémie de COVID-19 plombe les économies de la région MENA de quatre manières: détérioration de la santé publique, baisse de la demande mondiale de biens et services de la région ; recul de l’offre et la demande intérieures en raison de l’application de mesures de distanciation sociale ; et surtout, chute des prix du pétrole. L’effondrement des cours du pétrole est ressenti directement par les exportateurs et indirectement par les importateurs de ce produit en raison de la réduction des envois de fonds, des investissements et des flux de capitaux dans la région.

Deux démarches parallèles à adopter
Le rapport recommande que les pays interviennent en adoptant deux démarches parallèles : faire face à l’urgence sanitaire et au ralentissement économique associé ; et commencer à adopter des réformes porteuses de transformations et sans incidence majeure sur le budget, notamment en ce qui concerne la transparence de la dette et la restructuration des entreprises publiques.

Le rapport montre par exemple comment la propagation de la COVID-19, associée à l’effondrement des prix du pétrole, modifie les prévisions de croissance du secteur privé et de la Banque mondiale pour 2020. En effet, les prévisions du 1er avril dernier pour la région MENA donnaient à penser que ces deux chocs coûteraient environ 3,7 % du PIB régional pour 2019 (soit approximativement 116 milliards de dollars), alors qu’on annonçait 2,1 % pas plus tard que le 19 mars.

« Plus que toute autre région du monde, la région MENA est secouée par deux chocs distincts, quoique liés, à cause de la propagation du nouveau coronavirus et de l’effondrement des prix du pétrole. La Banque mondiale ne ménage aucun effort pour aider les pouvoirs publics à surmonter ces chocs et ne pas faire de laissés-pour-compte », déclare Ferid Belhaj, vice-président de la Banque mondiale pour la région Moyen-Orient et en Afrique du Nord. « Mais pour redonner espoir à nos citoyens, nous devons apprendre et changer. Dans toute la région, la transparence peut aider à assurer la croissance et renforcer la confiance dans les années et les décennies à venir. »

En plus d’estimer les effets de ces chocs récents, le rapport examine les défis qui interpellent la région tout entière et qui sont antérieurs à la crise — plus particulièrement celui de la faible croissance. Les auteurs estiment que si la production par habitant dans la région avait progressé au même rythme que celle d’économies typiques comparables durant les deux dernières décennies, son PIB réel par habitant serait au moins 20 % plus élevé qu’il ne l’est aujourd’hui.

Le rapport fait valoir que la faible croissance dans la région MENA est en due, pour une grande part, au manque de transparence. En effet, cette région est la seule au monde à avoir connu une baisse de sa capacité statistique et de la transparence depuis 2005.

Gnetnews & Communiqué