Banlieue Nord : Une handicapée privée du vote à la Goulette

15-09-2019

Ce matin, GnetNew était présent dans trois bureaux de vote de la Banlieue Nord de Tunis. A l’école de l’avenue Habib Bourguiba du Kram, les électeurs attendaient l’ouverture des portes dès 7 heures du matin. Durant la première heure, tout était calme et aucun incident n’a été enregistré entre les représentants de l’ISIE, ceux des partis et les citoyens.

Un quadragénaire a confié à GnetNews qu’il a voté pour « le moins mauvais » : « Le nombre de candidats est élevé mais personne n’a réussi à me convaincre. J’ai donc opté pour le moins mauvais ».

A l’école Abu Tammam de Kheireddine, il y avait moins de monde qu’en 2014 selon les observateurs et aucun écart de conduite n’a été signalé durant la matinée. Parmi eux, une observatrice mécontente du choix de l’ISIE : « Il ne fallait pas couvrir les urnes par des cartons. Personnellement, je ne veux même plus les voir chez moi car ça me rappelle des choses terribles. Les tables étaient trop basses et il y avait un problème d’éclairage. Cela va déranger les vieux qui ont du mal à se baisser ».

Dans le bureau de vote de la Goulette, l’affluence était moyenne et tout se passait bien jusqu’à ce qu’une femme handicapée se voie refuser l’ouverture de la seconde porte de l’école. Interrogée par GnetNews, elle a précisé que le chef du centre a refusé de lui ouvrir la porte qui lui permettait d’accéder à l’établissement : « Je ne peux pas rentrer avec ma chaise roulante. Il y a trois marches. Il faut qu’ils m’ouvrent l’autre porte de l’école pour que je puisse accéder au bureau de vote ».

Présente sur les lieux, une ancienne observatrice a crié au scandale : « Je ne comprends pas pourquoi on refuse de lui ouvrir l’autre porte. Les handicapés ne peuvent pas voter à la Goulette ? » avant d’ajouter : « Je tiens à préciser que des dépassements ont été enregistrés. Des partisans d’un candidat « rodent » depuis ce matin afin d’influencer les gens. Il faut en finir avec ces gens. Nous avons souffert pour que des élections se déroulent comme il faut en Tunisie. Il faut réagir au plus vite. C’est aux forces de l’ordre d’intervenir pour mettre fin à ses mercenaires ».

Anis Ben Othman