Coronavirus : L’OMS inquiète face à des contaminations, n’ayant rien à voir avec la Chine

10-02-2020

AFP – La Chine connaissait un semblant de reprise du travail lundi dans une atmosphère bouleversée par le nouveau coronavirus, dont le bilan dépasse désormais les 900 morts.

Deux semaines et demi après le congé du Nouvel an chinois, le pays reste largement paralysé par la psychose de la pneumonie virale et le patron de l’OMS a averti dimanche que l’épidémie mondiale n’avait peut-être pour l’heure que révélé « la partie émergée de l’iceberg ».

Plusieurs régions, abritant des dizaines de millions d’habitants, restent soumises à des restrictions de déplacement, notamment le Hubei, la province d’où est parti le virus, placée de facto en quarantaine depuis le 23 janvier.

Mais plusieurs villes et provinces ont décrété la reprise du travail au 11 février, même si les étudiants restent en vacances et que les entreprises sont incitées à laisser leurs employés travailler à domicile.

Le nouveau coronavirus a fait 908 morts en Chine continentale (hors Hong Kong et Macao), où le nombre des personnes infectées dépasse les 40.000, selon le dernier bilan établi lundi par les autorités, confirmant une certaine stabilité dans la progression de l’épidémie.

Au cours des dernières 24 heures, 97 nouveaux décès ont été répertoriés en Chine continentale, dont 91 dans le Hubei. Le pays a dénombré plus de 3.000 nouveaux cas de contamination.

Le virus 2019-nCoV, apparu en décembre sur un marché de Wuhan, la capitale du Hubei, a en outre tué deux personnes dans le monde, une aux Philippines et une autre à Hong Kong.

Le bilan mondial de 910 morts dépasse désormais largement celui du Syndrome respiratoire aigu sévère (Sras), qui avait fait 774 morts dans le monde en 2002-2003.

L’expansion du virus hors de Chine pourrait s’accroître avec la transmission de la maladie par des personnes n’ayant jamais voyagé dans ce pays, a prévenu dimanche le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

« Il y a eu des cas inquiétants de propagation du #2019nCoV par des personnes sans antécédents de voyage » en Chine, a tweeté Tedros Adhanom Ghebreyesus en utilisant la dénomination scientifique provisoire du virus.

« La détection d’un petit nombre de cas peut indiquer une transmission plus répandue dans d’autres pays; bref, nous ne voyons peut-être que la partie émergée de l’iceberg », a-t-il averti, alors qu’une « mission internationale d’experts » de l’OMS, dirigée par Bruce Aylward, vétéran ayant travaillé sur d’autres urgences sanitaires, est attendue lundi en Chine.

Selon le Dr Tedros, « tous les pays doivent utiliser la fenêtre d’opportunité créée par la stratégie de confinement pour se préparer à l’arrivée éventuelle du virus ».

La veille, l’OMS avait en revanche soufflé le chaud en notant que le nombre de contaminations relevées quotidiennement en Chine se stabilisait, même s’il est trop tôt pour affirmer que le pire est passé (…).

Dans le monde, plus de 320 cas de contamination ont été confirmés dans une trentaine de pays et territoires. Cinq nouveaux cas (quatre adultes et un enfant, tous de nationalité britannique) ont été annoncés en France samedi, portant le total à 11 dans le pays.