Des milliers de médecins dans la rue pour sauver la santé publique! (Vidéo)

08-12-2020

Ils étaient des milliers de blouses blanches à avoir défilé aujourd’hui à Tunis pour une journée de colère. Les médecins de la santé publique, libéraux,  jeunes médecins, techniciens, paramédicaux, tous se sont réunis ce matin pour une marche de protestation et surtout en mémoire de leur confrère, Badreddine Aloui, décédé à l’hôpital de Jendouba suite à une chute dans la cage d’un ascenseur défaillant. Cette journée a été baptisée « Sauve ton hôpital, sauve ta vie ».

A l’entrée de la faculté de médecine, point de départ du cortège, les futurs médecins ont accroché à chaque manifestant un brassard noir et une photo de Badreddine Aloui.

Ils ont été rejoints par les syndicats de médecins de la santé publique venus des quatre coins de la Tunisie, ainsi que par les centrales syndicales de la médecine privée.

Mohamed Hedi Souissi, Secrétaire général du Syndicat des médecins, des pharmaciens et des dentistes de la santé publique affirme que la santé publique en Tunisie est en danger et ce pour trois raisons.

Dans un premier temps il évoque la mauvaise gestion de la CNAM qui n’honore pas ses dettes envers les hôpitaux ce qui a crée une déficit financier important dans les établissements de santé publique. « La CNAM doit une dette de 12 milliards de dinars rien qu’à l’hôpital Mongi Slim à Tunis », déplore-t-il.

Par ailleurs, il explique également que l’administration de la santé fonctionne encore de manière archaïque posant le problème de l’informatisation des données. Et enfin il évoque la question des recrutements qui sont gelés depuis des années forçant les jeunes médecins à émigrer à l’étranger. « Les recrutements en France, en Allemagne et bientôt en Angleterre et au Canada sont une aubaines pour ces jeunes qui veulent seulement pouvoir travailler après leurs longues études », souligne-t-il.

Le docteur Samir Chtourou est le président du Syndicat des médecins libéraux. Pour lui aussi, il était normal que le secteur de la santé privé se joigne à ce mouvement. « Il faut que les responsables de ce drame soient punis. Nous demandons également une refont totale du système de santé », dit-il.

Les manifestants se sont ensuite dirigés vers le ministère de la Santé afin de rejoindre d’autres groupes de protestation venant de tous les hôpitaux de Tunis.

Une fois réunis, ils étaient près de 5000 à défiler vers la Kasbah, où ils ont scandé des slogans dont l’emblématique « Dégage », semant comme un air de révolution.

Retrouvez dans la vidéo ci dessus les images de la manifestations.

 

 

 

Wissal Ayadi