La Tunisie a redirigé la boussole vers la nature arabo-sioniste du conflit (Bouderbala)

La plénière consacrée à la discussion de la proposition de loi relative à l’incrimination de la normalisation avec l’entité sioniste n’o 2023/14, a démarré ce jeudi 02 novembre au palais du Bardo, après l’examen et le vote du texte par la commission des droits et libertés.
Dans son allocution d’ouverture, relayée par la TAP, Bouderbala a indiqué que « résumer le conflit sur les territoires occupés, en un conflit israélo-palestinien est une supercherie de l’histoire, étant entendu qu’il s’agit d’un conflit arabo-sioniste, c’est la nation arabe qui est visée, du Golfe à l’Océan ».
Il a considéré qu' »en Tunisie, nous avons redirigé la boussole vers la nature du conflit, lequel est arabo-sioniste ».
La déclaration du président de la république, selon laquelle, « la normalisation est une haute trahison est une déclaration morale et politique, ayant remis les choses dans leur contexte », de manière à connaitre les objectifs du sionisme dans la région arabe, a-t-il souligné, en substance.
Bouderbala a fait état d' »une convergence totale » entre la position du chef de l’Etat et celle de l’Assemblée,
« Aujourd’hui, nous allons examiner, en tant qu’institution législative, cette question, avec ce qui habite nos consciences et nos âmes, en tenant compte de l’ensemble des données inhérentes à ce sujet, en harmonie avec la vision collective des différentes composantes du peuple tunisien et des exigences de l’Etat tunisien ».
Et de poursuivre : « après la guerre d’Octobre 1973, le changement du concept du conflit, et après la visite du président égyptien, Sadate, à al-Quds (En 1977, où il prononcé un discours devant la Knesset, une année avant les accords de Camp David), une autre Nekba est survenue (grande catastrophe, la première Nekba est celle inhérente à la création de l’Etat d’Israël en 1948), dans la mesure où nous avons détourné la direction du conflit, de sa nature originelle, soit un conflit arabo-sioniste, à un conflit palestino-israélien. Un nouveau concept est alors apparu, celui de la normalisation et la lutte contre la normalisation, laquelle est une consécration de la culture de la défaite, et non la culture de la victoire ».
Les peuples campent sur leur position, et rejettent la normalisation. Pour preuve, les gouvernements égyptien et jordanien sont les premiers normalisateurs, alors que l’on observe, aujourd’hui, la position des peuples égyptien et jordanien, et leur soutien sans condition à la résistance et au militantisme du peuple palestinien, a-t-il ajouté en substance.
Selon ses dires, « le conflit continuera à faire rage, c’est un conflit arabo-sioniste, quelles que soient les viles manœuvres de certains régimes, et même si l’entité sioniste a, désormais, des bases militaires du Golfe à l’Océan, ce qui est une chose inacceptable ».
Bouderbala a critiqué « les dirigeants arabes qui ne sont pas, en capacité, d’afficher une position ferme et claire, de faire montre d’un soutien absolu au peuple palestinien et à la résistance, ayant montré des prouesses extraordinaires, à travers son organisation et sa méthode de travail sur le front ».
« Celui qui pense soumettre notre peuple en Tunisie, et lui imposer la politique d’abdication et de défaite, se fait des illusions, nous allons demeurer sur notre position envers la cause palestinienne, c’est une cause centrale de notre peuple, nous sommes contre la normalisation et contre la reconnaissance de la légalité de cette entité, la Palestine devra être libérée du fleuve à la mer, l’ensemble de la terre devra être restituée, et l’Etat palestinien devra être instauré sur l’intégralité du territoire, ayant pour capitale, al-quds el-Sherif », a-t-il affirmé.
S’agissant de l’offensive israélienne contre Gaza, le président du parlement a indiqué que « le monde entier est en train d’observer les plus grands crimes, commis contre l’humanité entière, en termes de meurtre, de destruction, et d’utilisation d’armes internationalement prohibées, avec la bénédiction de l’Occident, en prime les Etats-Unis et de nombreux pays européens, alors que ce sont ceux-là même qui sont à l’origine de la tragédie des juifs », en allusion à la Shoah.
La proposition de loi débattue ce jeudi à l’hémicycle a été présentée par un groupe de députés dès juillet dernier et a été remise au centre de l’agenda parlementaire, avec la guerre à Gaza. Ce texte est constitué de 07 articles, et prévoit des peintes de prison et une pénalité financière contre toute normalisation ou tentative de normalisation avec l’entité sioniste, sous quelque forme que ce soit.
Ce faisant, ce jeudi 02 novembre 2023 correspond au 106ème anniversaire de la mal-nommée déclaration de Balfour, datant du 02 novembre 1917, ayant prôné la création d' »un foyer pour le peuple juif » en terre de Palestine, ce qui a donné lieu 31 ans après à l’avènement de l’Etat d’Israël.