Don d’un jour de travail : Rajhi propose la création d’une caisse d’amortissement de la dette publique

24-10-2019

Le ministre délégué chargé des réformes majeures à la présidence du gouvernement, Taoufik Rajhi, salue la proposition du président de la république, de contribution des Tunisiens par un jour de travail au budget de l’Etat, « une idée à caractère solidaire qui reflète une force de proposition audacieuse pour rétablir la confiance et la conscience des Tunisiens ». Elle induit, à ses yeux, « une responsabilisation du peuple à contribuer à régler les crises économiques, ce qui consacre le principe de participation et le nouvel état de conscience consécutif aux résultats des élections ».

Dans un post sur sa page facebook, le ministre revient sur l’appel du président de la république dans son premier discours de faire don d’un jour de travail/ mois, pendant cinq ans pour réduire l’endettement, lequel « a suscité une large controverse, mais c’est une idée à la fois nouvelle et ancienne, qui a été utilisée à titre optionnel en 2012 pour financer le budget en des termes limités, à titre obligatoire en 2014, et a été appliquée sous forme d’une participation exceptionnelle obligatoire aux sociétés en 2017 ».

« Cette idée rappelle l’image des femmes sud-coréennes pendant la crise financière de Corée en 1987, quand elles se bousculaient devant le siège de la banque centrale de leur pays, munies de leurs bijoux, en réponse à l’appel de leur président de les consigner à la banque centrale, pour améliorer l’épargne du pays en Or, en soutien à leur monnaie », écrit-il.

« Loin du populisme, l’augmentation de l’endettement depuis la révolution est une responsabilité collective, à laquelle ont eu recours les gouvernements successifs, avec l’aval du parlement ; c’est le résultat du déficit des budgets publics, ayant financé les revendications sociales en termes de salaires, de pensions, de chantier, de subvention des hydrocarbures, de bouteilles de gaz, d’électricité, de sucre, de thé, de café, de lait, de pain, de pâtes, de festivals, d’enseignement, de santé, de transport, d’infrastructure et autres. Tout a été dépensé sur la Tunisie et les Tunisiens, tout le reste n’est qu’une manière d’esquiver la responsabilité », relève-t-il.

« Indépendamment de son rendement pouvant atteindre au minimum les 600 millions de dinars/ an, ce qui est suffisant en l’espace de cinq ans de payer le crédit du FMI ou l’un des crédits du marché financier, cette idée est judicieuse mais a besoin d’être affinée en associant les bénéfices des sociétés, des banques, des institutions financières, et pourquoi pas ne pas la transformer en caisse d’amortissement de la dette publique, qui sera alimentée par la récupération des avoirs spoliés, les recettes des sociétés confisquées, celles de la réconciliation avec les corrompus, les donations, » etc., suggère le ministre des grandes réformes.

« Le nouvel état de conscience…donne à cette idée un autre goût, celui de la citoyenneté et du patriotisme, à l’instar des libres de Corée, c’est un premier pas pour bâtir un cordon politique, partisan, parlementaire, syndical et populaire en vue e sortir de ce goulot d’étranglement avec honneur », conclut le Rajhi.

Gnetnews