Drame de Mezzouna : Le FTDES pointe la responsabilité de l’État et appelle à un plan de sauvetage de l’école publique

15-04-2025

Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) a réagi, ce lundi 14 avril 2025, à la tragédie survenue dans la délégation de Mezzouna (gouvernorat de Sidi Bouzid), où l’effondrement d’un mur extérieur d’un lycée a coûté la vie à trois élèves et blessé plusieurs autres, dont certains dans un état critique.

Dans un communiqué empreint de tristesse et d’indignation, l’organisation présente ses condoléances aux familles des victimes et souhaite un prompt rétablissement aux blessés. Le FTDES dénonce un drame évitable, révélateur selon lui de décennies de négligence, de marginalisation et de désengagement de l’État vis-à-vis du service public de l’éducation.

Le forum rappelle que cette catastrophe n’est pas un cas isolé, mais le symptôme d’une crise profonde que traverse l’école publique en Tunisie : infrastructures délabrées, absence de maintenance, manque de sécurité dans les établissements, particulièrement dans les zones défavorisées. Il évoque un abandon de la responsabilité de l’État de garantir un droit à l’éducation digne, sécurisé et équitable, affirmant que les établissements scolaires se transforment en « lieux de danger, de violence et de mort lente ».

Le FTDES tient le ministère de l’Éducation pour responsable de cette tragédie, dénonçant un grave manquement en matière de surveillance et de réactivité face aux alertes lancées par des citoyens et des militants. Il appelle à l’ouverture immédiate d’une enquête indépendante, crédible et transparente pour déterminer les responsabilités administratives et pénales, avec des poursuites contre toute personne ayant fait preuve de négligence, quel que soit son rang.

Par ailleurs, l’organisation exhorte les autorités à rompre avec les politiques d’austérité dans le secteur éducatif et à adopter un plan de sauvetage urgent pour les écoles et lycées publics. Ce plan devrait inclure un audit complet des infrastructures, avec une hiérarchisation des priorités en fonction des indicateurs de sécurité, notamment dans les régions marginalisées.

Enfin, le forum souligne que le droit à l’éducation est indissociable des droits à la santé, à la vie et à la dignité. Il rappelle les drames survenus ces dernières années dans les établissements scolaires – décès d’élèves à Talla en 2018, contaminations à l’hépatite virale dues à l’absence d’eau potable, violences récurrentes – et appelle la société civile, les professionnels de l’éducation et les défenseurs des droits humains à s’unir pour préserver l’école publique de l’effondrement.

Gnetnews