Ennahdha publie le document du futur gouvernement constitué de cinq axes

01-11-2019

Le porte-parole du mouvement Ennahdha, Imed Khemiri, a déclaré ce vendredi 01er novembre lors d’un point de presse que le document élaboré par le parti, servira de base aux concertations avec les partis politiques, en vue de la formation du futur gouvernement.

Les concertations qui en sont à leur troisième semaine, porteront sur l’architecture du prochain gouvernement, notamment pour ce qui est de la fusion de certains ministères, a-t-il souligné, affirmant que les membres du futur gouvernement doivent répondre à deux principales conditions : la compétence et l’intégrité.

Khemiri a réitéré que le prochain chef du gouvernement sera d’Ennahdha, comme le prévoit la constitution, et que le parti destourien libre, et Qalb Tounes ne sont pas concernés par les concertations.

A chaque étape son document, après Carthage 1 et 2, Ennahdha a rendu public ce même jour le sien, soit le document engageant le futur gouvernement consécutif aux législatives du 06 octobre, qui s’articule autour de cinq axes, dont voici une synthèse :

*La lutte contre la corruption, le renforcement de la sécurité et le développement de la gouvernance
Le but est de renforcer les capacités en matière de lutte contre le crime organisé et de renforcer la sécurité dans les villes et les villages, à travers des mesures notamment le renforcement du système des caméras surveillance, l’instauration d’un système de rémunération selon le mérite, la dissociation entre services civils et services sécuritaires (carte d’identité, passeport…) ;

*La lutte contre la pauvreté et le soutien aux familles démunies et à revenu moyen
Les actions préconisées visent une meilleure efficience du système de subvention, l’amélioration du pouvoir d’achat, le développement de l’économie solidaire, la création d’un fonds de la Zakat, de fondations non lucratives…, l’institution d’une indemnité spécifique pour les enfants pour leur garantir l’accès à l’enseignement, à l’alimentation, à la santé et au logement, etc.

*Développement de l’enseignement, de la santé et des services publics
Le but est de promouvoir la qualité de l’enseignement et le mette en adéquation avec les exigences du développement, la révision des méthodologies des enseignements et l’allègement des contenus, le lancement d’un programme de formation certifiant pour les enseignants,

*Relance de la cadence de l’investissement, du développement et de l’emploi 
Le but est la maîtrise de la masse salariale et la rationalisation des dépenses à travers un programme urgent du redressement des équilibres des finances publiques, la compression des dépenses et la consolidation des recettes fiscales propres, la mise en place d’un plan de maîtrise de la masse salariale, en liant l’augmentation des salaires à la croissance, à la productivité et à l’inflation, et en la réduisant à 12,5 % du PIB à l’horizon de 2025, la rationalisation des dépenses de l’Etat et la maitrise des dépenses de gestion (électricité, eau, carburant, et moyens de transport), la mise en place d’un plan pour maitriser le déficit commercial, la limitation d’ l’importation anarchique des produits de consommation qui ne soutiennent pas les activités productives, la mise en œuvre d’un plan pour l’intégration du secteur parallèle de manière à élargir l’assiette fiscale, et d’améliorer la liquidité, le changement des billets de banque, la consolidation de la transition numérique, la polarisation de grands investissements dans les secteurs à valeur ajouté, l’incitation à l’utilisation des énergies renouvelables dans les entreprises et services publics, l’incitation des banques à fusionner, la généralisation du paiement électronique, etc.

*Parachèvement des institutions de l’Etat et mise en place de la gouvernance locale
Ce volet concerne le parachèvement de l’installation de la Cour constitutionnelle, ainsi que l’élection des membres des instances constitutionnelles, l’amélioration de l’efficiente des séances d’audition du chef du gouvernement et de ses membres, l’organisation d’un dialogue mensuel avec le chef du gouvernement sur l’état d’avancement du programme du gouvernement lors d’une plénière parlementaire. Il s’agit aussi de consacrer un budget pour le recrutement d’attachés parlementaires à même d’aider les députés à étudier les propositions des projets de loi, de parachever l’aspect législatif de la décentralisation, la mise en place des conseils régionaux, etc.

Gnetnews