La Turquie choisit la stabilité, Erdogan félicité par les dirigeants du monde, qu’ils soient alliés ou adversaires
Recep Tayyip Erdogan a été reconduit hier, dimanche 29 Mai à la tête de la Turquie, remportant le second tour de la présidentielle à 52,16, contre 47,84 a % pour son rival, Kemal Kiliçdaroglu.
Arrivé en tête du premier tour, le président sortant, qui détient les rênes de ce grand pays qui trône sur deux Continents, l’Europe et l’Asie, depuis 20 ans, d’abord en tant que Premier ministre (2003 – 2014), et ensuite en tant que Président (2014 – 2023), a réussi à creuser l’écart avec son adversaire, au second tour, avec une différence de quelque 2 millions 300 mille voix.
Dès l’annonce de sa victoire hier soir, dimanche, les dirigeants des quatre coins du monde, qu’ils soient ses amis et alliés, ou ses pourfendeurs et détracteurs qui auraient souhaité que la page d’Erdogan soit tournée, l’ont félicité, ont réitéré leur engagement à travailler avec lui, et à aller de l’avant en matière de coopération sur des dossiers inextricables, encore en suspens.
Dans son discours à Istanbul, à l’issue de l’annonce des résultats du scrutin, et devant une immense foule compacte de ses soutiens et partisans, Erdogan a pointé des campagnes médiatiques occidentales ayant visé sa personne, appelant son peuple à l’unité et à la solidarité.
« La Turquie a réussi à venir à bout des contraintes, des obstacles et des intrigues », a-t-il souligné cité par al-Jazeera, évoquant « des campagnes médiatiques occidentales, ainsi que les informations et des caricatures compromettantes publiées par des magazines français, allemands et britanniques ».
Il a affirmé sa détermination « à laisser derrière son dos les différends et querelles politiques ayant apparu, pendant la campagne électorale », appelant « à l’unité, et à la solidarité ».
« Ce ne sont pas là, de simples slogans, mais ce sont des mots qui viennent du fond du cœur, » a-t-il assuré.
Recept Tayyip Erdogan qui s’apprête à entamer un nouveau mandat, se prévalant d’une longévité politique inédite pour un dirigeant turc, dépassant celle de l’emblématique Mustafa Kemal Atatürk, fondateur de la Turquie moderne, est attendu sur plusieurs sujets brûlants, sur les plans intérieur, régional et international.
Ce dirigeant politique (69 ans) atypique et charismatique, dont l’odyssée politique a commencé à l’âge de 40 ans, en tant que maire d’Istanbul, a réussi à transformer et à moderniser son pays dès ses premiers mandats de Premier ministre, le mettant sur une trajectoire de croissance, et de prospérité.
Extrêmement critiqué par l’Occident sur le dossier démocratique et des libertés, Erdogan est parvenu à jouer dans la Cour des grands, rendant son pays de 85 millions d’habitants, incontournable, sur l’échiquier international.
Issu d’une famille modeste, d’un père garde côte, le jeune Erdogan a dû vendre de la limonade et du pain pour financer ses études.
Footballeur pendant sa jeunesse et gestionnaire de formation, le chef de l’Etat réélu, dont le parcours politique est émaillé de rebondissements, force le respect même parmi ses détracteurs, Il reste, néanmoins, un personnage clivant, et critiqué pour ses penchants autocratiques ; le principal reproche que lui font, les plus de 23 millions d’électeurs turcs qui ont voté pour son adversaire, préférant, en finir, avec son ère.
Leurs compatriotes étaient, néanmoins, plus nombreux à opter pour la stabilité, et à renouveler leur confiance à celui qu’on appelle le Raïs, pour poursuivre son aventure, avec le défi d’unifier un pays divisé qui s’est, admirablement, distingué, par un degré de conscience politique inégalé par les temps qui courent, au regard d’un taux de participation record au scrutin de la veille ayant dépassé les 85 % à l’intérieur, et les 91 % à l’extérieur.
Gnetnews