57% des ménages considèrent que leur situation financière s’est détériorée (INS)

23-06-2020

L’Institut National de la Statistique (INS) a publié ce lundi 22 juin les résultats de la deuxième vague d’une enquête consacrée à l’impact du COVID-19 sur le quotidien des Tunisiens (la première vague a été menée du 29 avril au 8 mai 2020). Cette étude a été menée en collaboration avec la Banque Mondiale, du 15 mai au 21 mai.

Les principaux thèmes abordés par cette deuxième vague sont les connaissances et comportements sociaux des tunisiens en lien avec le COVID-19, l’accès aux biens et services, la santé mentale, l’enseignement des enfants, la situation financière des ménages et l’activité économique. La période de référence couvre le début du déconfinement ciblé, qui a débuté le 4 mai dernier. Les répondants sont les mêmes que pour la première vague.

Gestes barrières

Si dans la première étude il a été  relevé qu’à la sortie du confinement les Tunisiens semblaient avoir adopté les gestes barrières quotidien pour éviter la propagation du virus, depuis le début de la deuxième phase du déconfinement ciblé, certains comportements ont changé. En effet, 50% des personnes interrogées évitent les rassemblements, contre 72% lors de la première semaine du déconfinement.

A l’inverse, l’utilisation des masques est en hausse, passant de 49% à 64%.

Approvisionnement en nourriture

La pression sur l’achat de certains produits de base a baissé. La période de confinement a laissé apparaître une pénurie pour certains produits. A cet égard, moins de 40% des répondants estiment avoir eu des difficultés à s’approvisionner en farine et en semoule lors de la deuxième quinzaine du mois de mai. Alors que lors de la première vague de l’étude, ils étaient 65%.

Santé mentale et physique

Au delà de l’impact économique du confinement total, l’aspect psychologique n’est pas négligeable. Dans ce sens, 41% des personnes interrogées déclarent avoir souffert de

plus d’insomnie que d’habitude, 32% de plus de tristesse, 24% d’un plus grand manque de concentration,13% de plus de violences domestiques et seulement 3% déclarent être plus épanouis en étant confinés.

La santé physique, la sécurité personnelle et le soutien de la famille et des amis sont les domaines où la satisfaction est la plus élevé. Plus de la moitié du panel se déclare satisfait ou totalement satisfait.

Par ailleurs, l’étude a révélé que l’accès à l’assistance médicale s’est amélioré : 19% des répondants qui avaient eu besoin d’une assistance médicale n’ont pas pu y accéder, contre 37% auparavant.

Education

Sur le plan éducatif, « l’école à la maison » semble avoir été peu suivie par les élèves et  les étudiants. En effet, parmi les ménages ayant des enfants, 61% déclarent que leurs enfants n’ont participé à aucune activité d’apprentissage au cours de la première semaine du déconfinement.

Pour ceux ayant entrepris une activité scolaire, faire les devoirs, regarder des programmes éducatifs à la télévision et l’utilisation de plateformes numériques d’apprentissage sont les activités les plus citées. Seulement 26% des ménages déclarent que leur 4 enfants ou un membre du foyer a eu un contact avec le corps enseignant au cours de la semaine précédant

le sondage.

A noter que, la proportion d’élèves ayant eu un contact avec le corps enseignant est 5 fois plus élevée pour les ménages riches que pour les plus pauvres.

Emploi

L’enquête révèle que 41% des personnes interrogées lors du deuxième passage de l’enquête et qui étaient occupées avant le confinement ne travaillaient pas encore. Parmi eux, 80% citent des raisons directement ou indirectement liées au COVID19. Plus de la moitié des ménages interrogés affirment souffrir soit d’une baisse, soit d’un arrêt de leur revenu au cours des deux premières semaines du mois de mai.

Pour la majorité d’entre eux, cette situation est due soit à la fermeture de l’entreprise dans laquelle ils travaillent, soit à une baisse d’activité.

Les salariés du secteur tertiaire privé sont parmi les plus touchés par la crise du coronavirus : 73% des salariés se déclarant en arrêt de travail dans le secteur des services ne perçoivent aucune rémunération.

Pouvoir d’achat

S’agissant de la situation financière des ménages, celle-ci ne s’est pas améliorée ou s’est détériorée pour la quasi-totalité d’entre eux. Déjà avant la crise, environ un quart des 40% les plus pauvres avaient régulièrement recours à l’endettement pour boucler les fins de mois.

En sortie du confinement total, plus de la moitié des 40% les plus pauvres déclaraient ne plus être en mesure de couvrir leurs charges fixes. Parmi eux, 95% déclaraient ne pas pouvoir payer leurs

factures, seulement 37% se disent être capables de rembourser leurs dettes ou crédits, 10% n’auraient pas été en mesure de payer leur loyer.

D’après l’enquête de l’INS