Fakhfakh appelle les 11 millions de Tunisiens à retrousser les manches pour reconstruire la Tunisie

26-02-2020

Le chef du gouvernement désigné, Elyes Fakhfakh, a affirmé ce mercredi 26 février, lors de la plénière de vote de confiance, que la Tunisie se retrouve à un virage historique, et que les efforts doivent se conjuguer pour que le pays ne perde pas espoir, et ne laisse pas échapper la démocratie, et le climat de liberté, et pour que l’Etat rétablisse son autorité et fasse reprendre confiance au peuple.

« Après neuf ans de transition politique dont on est fier, on est loin de la transition économique et sociale« , a déploré Fakhfakh, signalant être venu aujourd’hui à l’Assemblée, au-delà de solliciter une confiance constitutionnelle, « poser le premier jalon pour un projet de réforme profond et pour bâtir la Tunisie de l’avenir ».

Il a préconisé de conclure « un nouveau contrat social pour qu’aucun Tunisien ne reste dans l’abattement et le désespoir ». Ce contrat est celui proposé par « le gouvernement de la clarté et du rétablissement de la confiance. »

Elyes Fakhfakh qui a présenté nommément, au milieu de son discours, ses 32 ministres et secrétaires d’Etat, sous les applaudissements des députés, se targuant que son équipe compte pour la première fois depuis l’indépendance une femme à la tête du ministère de la justice, ainsi que les premiers responsables des partis politiques, et des indépendants répondant aux critères de l’intégrité et de la compétence. « Une équipe gouvernementale mobilisée et prête », selon ses dires, « à consacrer l’Etat de droit et à ouvrir de nouvelles perspectives pour le pays ».

Il a affirmé que la Tunisie a besoin « d’un pont moral entre la période de la constitution, celle de l’indépendance, et la période du renouveau ; entre la génération de la conquête de la souveraineté, de la lutte contre la pauvreté, et l’analphabétisme, et la génération de la liberté, de la justice, de la dignité et de la lutte contre les inégalités ».

Il a déploré que « neuf ans après la révolution, les réformes socioéconomiques n’ont pas été menées, et la situation a empiré, notamment avec la propagation de la corruption, la cherté de la vie, la dégradation de l’enseignement, de la santé et du transport ». Il a regretté qu’ »une grande proportion des Tunisiens ait perdu espoir et que nombre de jeunes et de cadres ne trouvent de solution que dans l’émigration ou la harga » (émigration clandestine).

Fakhfakh a reconnu que « de grandes missions et de problèmes urgents attendent son gouvernement, qui sera en mesure, avec la conjugaison des efforts, de mettre le pays sur de nouvelles bases. »

Le chef du gouvernement désigné, dont le gouvernement est assuré d’avoir la confiance des députés au terme de cette plénière, a appelé « toutes les forces vives à contribuer à l’effort national pour la réforme, notamment les organisations nationales (UGTT, UTICA et UTAP), devant continuer leur rôle national, ainsi que les partis devant être la voix du peuple et le moteur de la vie politique ».

Il a appelé à « une presse libre et indépendante, qui jouera son rôle de 4ème pouvoir et une société civile dynamique ». Il a pressé « les investisseurs et hommes d’affaires à jouer leur rôle en matière de création de richesse et les 11 millions des Tunisiens à retrousser les manches et faire des sacrifices pour construire la Tunisie rêvée ». Nous y reviendrons

La Rédaction