Fakhfakh présente ses huit priorités et les contours du nouveau modèle de développement

Le chef du gouvernement désigné, Elyes Fakhfakh, a dévoilé ce mercredi dans un discours à l’hémicycle ses huit priorités, ainsi que les grands axes du nouveau modèle de développement à même de remplacer l’actuel, qui a atteint ses limites. Le but est de passer d’une économie à bas coût à une économie à haute valeur ajoutée : 

Priorités du gouvernement
1 – Lutte contre le crime et l’abus de la loi. Il a promis une réponse forte, émanant de la force d’un Etat juste. « On ne transigera pas avec les différentes formes de violence, de crime et de terrorisme ». Il s’est engagé pour une annonce périodique de la moyenne du crime et de son évolution ;

2-lutte contre la cherté de la vie et la spéculation. Il s’est engagé à combattre avec force les spéculateurs, ceux qui badinent avec les moyens de subsistance des Tunisiens, à lutter contre la contrebande, à contrôler avec vigueur les circuits de distribution, et à promouvoir le rôle social de l’Etat en passant des aides occasionnelles,  aux droits sociaux prévus par la constitution ;

3- début de redynamisation de l’économie : protéger les petites et moyennes entreprises et présenter des solutions pour les appuyer, étant un pilier de l’économe tunisienne. Le gouvernement se tiendra aux côtés des investisseurs et exportateurs pour les aider à lutter contre les complexités administratives. Le pays ne peut pas avancer, avec un taux d’investissement de 18 % du PIB, sans investissement, il n’y a pas d’emplois.

4 – Démantèlement du dispositif de corruption à travers une réponse forte et rapide, en instaurant une culture durable de l’intégrité, et en contrant ceux qui abusent de l’argent public. A travers la consolidation de l’indépendance de la justice, et le parachèvement des lois inhérentes au pouvoir judiciaire,

5- Mobilisation des fonds pour le budget 2020, sur les marchés intérieurs et extérieurs, et auprès des institutions financières, et arrêt progressif de la dette extérieure destinée à la consommation et à l’investissement ;

6- Protection de la valeur de notre monnaie et mettre un terme à l’inflation, notamment importée. Prendre des mesures à même de réduire le déficit commercial et d’augmenter la capacité de l’exportation,

7 – Bassin minier et phosphate : préconiser une solution multidimensionnelle, pour sortir de l’état de blocage et du statut quo ;

8 – Régler les huit dossiers en suspens dont ceux des travailleurs des chantiers, et des instituteurs suppléants,

Il a annoncé des mesures urgentes pour faire face à ces priorités, préconisant la refonte du modèle du développement qui a atteint ses limites :

Transition socioéconomique
Fakhfakh envisage un plan d’investissement stratégique à même d’amorcer la transition économique et sociale dans le pays à travers sept principaux projets (neuf à en faire le décompte) qui sont les piliers du nouveau contrat social :

1-Programme de restructuration de l’Etat et de la consolidation de la décentralisation, via le transfert d’attributions du pouvoir central à l’autorité locale ;

2-Réforme administrative globale, modernisation et digitalisation de l’administration ;

3- Réforme des entreprises publiques qui est nécessaire pour les équilibres budgétaires de l’Etat. Il s’est défendu de tout dogmatisme ou crainte envers ce sujet, préconisant un règlement de ce problème au cas par cas, moyennant un dialogue sérieux et régulier avec nos partenaires. Il a dit être confiant dans le rationalisme et le patriotisme de l’UGTT qui saura réagir à un projet complet et des objectifs complets ;

4-Projet national de réforme de l’éducation et de l’enseignement à tous les niveaux à travers notamment l’amélioration de la qualité des enseignants ;

5 -Réforme de la santé publique, en vue d’une santé de qualité pour tous les Tunisiens ;

6-Transtion digitale : Entrer de plain-pied dans cette quatrième révolution industrielle, et faire en sorte que la Tunisie soit pionnière dans cette nouvelle économie pour que nos compétences ne la désertent pas, pour partir contribuer au développement d’autres pays,

7 -Transition énergétique : Entrer en force moyennant une stratégie complète à cette révolution énergétique et écologique, basée sur les énergies renouvelables, d’autant que le déficit énergétique représente 50 % du déficit de la balance commerciale,

8 – Réforme dispositif agricole : un approche globale tenant compte des dimensions stratégique, économique et de sécurité nationale de notre agriculture. Une politique agricole à même de développer nos produits agricoles et agroalimentaires et d’en développer la capacité exportatrice,

9 – Intégration au sein de notre continent africain. En 2050, l’Afrique comptera un milliard de jeunes, quatre fois plus que l’Europe et l’Amérique réunies. La Tunisie doit avoir une stratégie complète pour la conquête du marché africain qui est celui du 21ème siècle.

 Elyes Fakhfakh a annoncé son intention de revenir à l’Assemblée avec un programme détaillé et des objectifs quantitatifs et qualitatifs, aussitôt les finances publiques, les engagements et les moyens de l’Etat audités.

La Rédaction