Une fédération est née pour promouvoir la gastronomie tunisienne à l’international

20-01-2023

Mettre en lumière la gastronomie tunisienne et son patrimoine, organiser le secteur et rassembler tous les professionnels de la cuisine tunisienne, sont les principaux objectifs de la Fédération tunisienne du patrimoine gastronomique, nouvellement créée et présentée lors d’une conférence de presse organisée ce vendredi 20 janvier à Tunis.

A sa tête, Foued Bouslama, et le Chef du célèbre restaurant tunisois « Le Baroque », Mounir Arem.

Les deux fondateurs sont partis d’un constat simple concernant la gastronomie tunisienne, celui du manque de visibilité de celle-ci, à la fois en Tunisie et à l’international. 

« Cette fédération se veut avant tout rassembleuse. Il s’agit de mettre en valeur la gastronomie mais aussi celles et ceux qui la font vivre, qu’ils soient de petits ou de grands restaurateurs », indique Mounir Arem.

Cette entité a également un objectif syndical, puisqu’elle a pour ambition de défendre les professionnels du secteur devenant un porte-parole officiel auprès des Tunisiens mais aussi des pouvoirs publics. A cet égard, Foued Bouslama et Mounir Arem ont annoncé la création de 8 chambres attenantes à cette fédération, qui réuniront les centres de formation, les artisans, les cuisiniers, les propriétaires de gites et de maisons d’hôtes qui proposent des tables d’hôtes, les pâtisseries, les restaurants ou encore les traiteurs.

Les principaux objectifs de la Fédération tunisienne du patrimoine gastronomique  seront de répertorier le patrimoine culinaire de la Tunisie, le mettre en valeur et le promouvoir, participer à des manifestations nationales et internationales et organiser un concours national de gastronomie tunisienne.

« Plus qu’une fédération, il s’agit d’un projet national, qui doit être porté par la présidence du gouvernement, et c’est la raison pour laquelle nous voulons travailler avec les ministères concernés sur ce sujet, à savoir les départements du Tourisme, de l’Industrie, de la Santé, de l’Economie, de l’Agriculture, etc…  », indique Mounir Arem.

Cette fédération a aussi pour vocation de partager avec les Tunisiens mais aussi le monde, les recettes tunisiennes, le savoir-faire national en la matière, ainsi que l’art de l’hospitalité et de la table.

En effet, dans la région, la gastronomie tunisienne n’a pas une place privilégiée, à l’instar de celle du Maroc ou du Liban par exemple. Venu de France spécialement pour la conférence, le chef cuisinier Amine Jeribi, actuellement chef dans un restaurant parisien nous explique les raisons de ce manque de visibilité. « Dans les années 60-70, en France, ce sont les vagues successives  d’immigration qui ont permis de faire connaître les cuisines étrangères. Malheureusement la Tunisie n’a pas saisi ce coche, afin de promouvoir sa cuisine ».

Certes il y a un retard au niveau international, mais qui est tout à fait rattrapable selon le jeune chef. En effet, depuis quelques années , la street food tunisienne tente se frayer un chemin, notamment à Paris où de nombreux jeunes restaurateurs ont remis au goût du jour Makloub, Chawarma, Kaftegi et autres Fricassés.

Afin de préserver ce patrimoine culinaire trois fois millénaire, les fondateurs de la Fédération tunisienne du patrimoine gastronomique veulent également mettre un accent tout particulier sur la formation des jeunes cuisiniers en leur apprenant, en plus des bases de la cuisine en général, à vraiment cuisiner tunisien. Une gastronomie connue pour être épicée et pleine de saveur et qui a valu, rappelons-le, la classement de notre Harissa national, au patrimoine immatériel de l’UNESCO il y a  de cela quelques mois.

Wissal Ayadi