Foire du livre 2019 : Une édition pleine de promesses, bien d’ouvrages valent le détour !

10-04-2019

La 35ème édition de la foire internationale du livre est placée sous le signe de « Libertés individuelles et égalité ». Inaugurée le vendredi 5 avril 2019, au parc des expositions du Kram, en présence de 319 exposants, dont 116 Tunisiens, 121 étrangers, soit 90 maisons d’édition égyptiennes, 33 participants de la Syrie, et 12 autres associations, institutions et organisations, elle se poursuivra jusqu’au 14 avril.

Sachant que le dernier sondage réalisé par Emrhod Consulting a montré que 90% des Tunisiens n’ont pas acheté de livres, et 85% n’ont pas lu de livres durant l’année 2018, la FILT 2019 réussira-t-elle à susciter l’intérêt des lecteurs cette année ?

Malgré le temps pluvieux, l’affluence dominicale des visiteurs était exceptionnelle. Quelque 50 000 personnes, ont profité du jour férié marquant la fête des martyrs, pour se rendre à la foire, ce qui représente un nombre record depuis 2011.

Cet intérêt croissant pour la foire revient aussi à un programme riche, dédié aux plus jeunes et aux adolescents, soit 260 activités, et 125 intervenants, avec la Pologne comme invité d’honneur, et la ville de Bizerte en tant qu’invitée régionale.

Par ailleurs, l’édition 2019 de la FILT a marqué une prédominance des stands dédiés aux ouvrages scolaires, parascolaires, fournitures et jouets éducatifs. Aussi, les séances de dédicace, les ateliers littéraires et les tables rondes, se poursuivront jusqu’à la clôture de la foire, le dimanche 14 avril 2019.

Les penseurs, historiens scientifiques et politiciens tunisiens, sont à l’honneur cette année, avec des titres liés à la thématique principale « Libertés individuelles et égalité».

Des essais d’écrivains et d’intellectuels notables sont exposés dans la plupart des stands tunisiens, comme « Mon combat pour les lumières » de Mohamed Charfi, et des livres plus récents de Yadh Ben Achour, « La révolution en pays d’Islam », « Tunisie : agriculture le développement compromis » de Mohamed Elloumi qui sera présenté par l’auteur ce mercredi 10 avril 2019…

Le représentant de la maison d’édition Al Kitab, a parlé d’une grande demande pour l’essai de Mustapha Kamal Nabli « J’y crois toujours », et « Les califes maudits. La déchirure » de la chercheuse tunisienne Héla Ouardi, très sollicité par les lecteurs.

« Les romans-fiction d’Amine Ezzine « Elfinga » a eu beaucoup de succès également, et les 3000 copies vendues du livre « Asrar Ailiya » par Faten Fazaa, montrent bien que ce style littéraire s’annonce prometteur, car il est plus proche de l’identité du tunisien ».

Quant à la responsable des ventes de la maison d’édition Claire Fontaine, elle a déploré le départ tardif du chef de gouvernement, le jour de l’inauguration. Selon elle, l’accès à la foire n’était de nouveau possible, qu’à partir de 19h, ce qui a causé une journée de perte pour les ventes de tous les éditeurs…

En commentant les tendances des lecteurs, la responsable des ventes a confié à GnetNews, que les ouvrages polémiques attirent souvent les lecteurs francophones.

« Madame la présidente » de Ava Djamshidi et Nathalie Shcuck a fait du succès, de même pour « Sérotonine » de Michel Houellebecq, « Une chanson douce » de Leila Slimani, « L’autre révolution » de Mohamed Kerrou, et surtout « Sapiens : une brève histoire de l’humanité » de l’écrivain israélien Yuval Noahh Hariri », qui s’est vendu comme des petits pains, sachant qu’il figure parmi les best-sellers internationaux de l’année 2018 ».

« La nouvelle édition Elyzad a réussi à tenir l’attention des acheteurs, grâce à des couvertures très design qui ne laissent pas indifférent. On y trouve le dernier livre de Sophie Bessis « Dedans, dehors », ainsi que la dernière parution de Hélé Beji « L’œil du jour », a-t-elle ajouté.

Les romans, les histoires policières, les livres adaptés au cinéma et en séries télévisées, en langue anglaise, sont les plus achetés par les adolescents, nous a dévoilé le représentant de Gaia Editions. « Les jeunes de moins de 23 ans, s’intéressent plus aux écrivains anglo-saxons, en revanche la langue française demeure favorisée par les personnes plus âgées ». Selon lui, les livres sur le développement personnel sont très sollicités aussi, par une certaine catégorie de lecteurs.

Emna Bhira