Habitat social, lotissement, premier logement : Tour d’horizon avec Noureddine Selmi

01-11-2019

Quelques 5000 logements sociaux seront prêts vers la fin de l’année 2021, a révélé le ministre de l’Equipement, de l’Habitat et de l’aménagement du Territoire, Noureddine Selmi, lors d’une conférence de presse tenue à l’occasion des deux journées mondiales de l’Habitat et des villes, le 31 octobre à Tunis.

En marge de cet évènement, Selmi a rappelé que 2000 logements ont été créés par l’unité du logement social, qui sont habitables également.

Il a, par ailleurs, assuré qu’il existe 3.3 millions de logements en Tunisie, pour une population qui compte 2.7 millions de familles, dont 80% sont les propriétaires de leurs maisons.

La situation de l’habitat en Tunisie, n’est ni catastrophique ni précaire, comparée aux pays voisins, ou arabes, a-t-il affirmé.

«Quant aux 20% n’ayant pas de logement décent, l’Etat tient à leur procurer des solutions, à travers les logements sociaux et économiques proposés par la société de promotion des logements sociaux (SPROLS), l’agence foncière de l’habitat (FH), ou même de la société nationale immobilière de la Tunisie (SNIT), en collaboration avec le secteur privé. »

Le ministre de l’Equipement a aussi évoqué le projet de la première génération des quartiers résidentiels, dont l’objectif est de créer des lotissements constructibles à proximité des quartiers populaires, pour limiter les logements anarchiques.

«150 quartiers ont été aménagés dans le cadre de ce projet. En juillet 2019, il y a eu le lancement de la deuxième génération qui propose 170 quartiers, et dont le cout s’élève à 700 milliards de dinars ».

Concernant, le projet du « premier logement », Selmi a révélé qu’il y a eu la mise à jour de ce programme.
« Ces logements n’étaient dédiés qu’aux couples mariés, maintenant tous les jeunes peuvent soumettre leurs demandes pour acheter un premier logement, dont le coût ne devra pas dépasser les 250 000 dinars ».

Appel à la suppression de l’autorisation du gouverneur
D’autre part, le président de la chambre nationale syndicale des promoteurs immobiliers, Fahmi Chaâbane, a appelé à une concertation entre les banques, l’Etat, et les acteurs des secteurs immobiliers privés et publics, pour baisser le taux du TMM et le taux d’intérêt pour les crédits à 4%.

Selon lui, les banques doivent essentiellement faciliter l’octroi des crédits pour les citoyens tunisiens.

Chaâbane a même proposé un taux directeur préférentiel pour faire face à la flambée des prix de l’immobilier.
« Les promoteurs se trouvent contraints, de vendre à des prix élevés à cause de toutes ces taxes sur le marbre, la céramique, la faïence. Ce blocage revient également à la TVA (13%), et au droit de consommation pour les matières premières ayant augmenté de 10%, alors que le coût de l’énergie s’est élevé.… »

Chaabane a rappelé que le budget alloué au projet du premier logement est de 200 millions dinars.
« On a déjà dépensé 30 millions de dinars pour les travaux de la première génération, maintenant il ne nous reste que 170 millions pour continuer le projet. Avec la cherté du coût de construction, les prix de l’immobilier va encore augmenter », a-t-il prédit.

Concernant, l’autorisation du gouverneur, le président de la chambre nationale syndicale des promoteurs immobiliers, a expliqué que l’ancien régime avait des réserves concernant cette autorisation pour des raisons de sécurité.

« La chambre a appelé à l’annulation de cette autorisation depuis 2011, mais pour l’instant il n’y a eu que l’activation de la convention régissant l’implantation, en vertu de laquelle seuls les Algériens et les Libyens ont désormais le droit d’acheter l’immobilier en Tunisie ».

Selon lui, un rapport détaillé sur la situation du secteur de l’immobilier sera présenté au président de la république bientôt, et à l’assemblée également, afin d’étudier toutes ces propositions. »

« Quand l’immobilier va mal, tout va mal », a conclu Fahmi Chaâbane, en soulignant que sauver ce secteur, c’est aussi sauver l’économie nationale.

Emna Bhira