« Il n’est pas possible de porter atteinte à l’Etat par le biais d’interprétations ridicules » (Saïed)

29-03-2022

Lors de la tenue du Conseil de sécurité nationale ce lundi soir, le président de la République, Kaïs Saïed a saisi l’occasion afin de revenir sur l’intention des membres gelé du bureau de l’Assemblée des représentants du peuple de tenir une séance plénière. Une séance qui selon ces mêmes membres servirait à mettre fin aux mesures exceptionnelles décrétées le 25 juillet 2021 par le chef de l’Etat, en vertu de l’article 80 de la Constitution.

Dans ce sens Saïed a indiqué qu’il n’était pas possible de porter atteinte à l’Etat et aux lois par le biais d’interprétations qu’il a qualifié de « ridicules ». « Ce qui s’est passé aujourd’hui, et présenté comme étant une réunion virtuelle, est illégal dans la mesure où le bureau de l’ARP est gelé tout comme l’assemblée, mais aussi sa composition n’a pas été renouvelée puisque la session parlementaire commence au mois d’octobre. Cependant, cette démarche dénote d’une mauvaise intention. D’autre part, des réunions tenues en dehors de l’hémicycle du Bardo sont contraires à la loi », a-t-t-il déclaré.

« Le pays n’est ni un jouet, ni une marionnette dont on tire les ficelles depuis l’intérieur et l’étranger. Les institutions de l’Etat ne fonctionnent pas avec des SMS. L’Etat est basé sur la loi. Puis, et là je m’adresse au peuple tunisien et au monde entier, les dispositions de la Constitution ont été respectées parce que l’Etat était en effondrement. Les appels étaient récurrents pour dissoudre le Parlement. Toutefois, nous n’avons pas eu recours à cette option parce qu’elle n’était pas supportée par la Constitution. Nous nous sommes contentés du gel du Parlement pour pouvoir organiser de nouvelles élections. Le calendrier a été annoncé, notamment, la date du référendum le 25 juillet 2022, ainsi que la date des élections prévues le 17 décembre 2022. », a-t-il poursuivi.

Kaïs Saïed n’a pas hésité à rappeler les scènes de violence qui ont secoué le parlement quelques temps avant son gel. Il a également rappelé que certains députés avaient formulé leur souhait de voir la dissolution du Parlement. « S’ils croient réellement à leur légitimité, pourquoi ont-ils peur des urnes ? Pourquoi usent-ils de ces tentatives désespérées n’ayant aucune valeur juridique ? Il existe un Etat et des lois. Il existe une souveraineté de l’Etat à l’extérieur et une souveraineté du peuple à l’intérieur. Celui qui essaye de porter atteinte à l’Etat ou de pousser les citoyens à s’entretuer, je rappelle qu’il existe des forces et des institutions qui lui barreront la route », a lancé le chef de l’Etat.

Par ailleurs, les membres du bureau de l’ARP avaient demandé aux membres du Conseil Supérieur de la Magistrature de reprendre leur travail, malgré la décision prise par le président de la république de le dissoudre il y quelques semaines. «  « Qui leur a donné le droit de mettre un terme aux mesures exceptionnelles ? Comment annuler la dissolution du CSM ? Le pays ne peut guérir qu’avec une justice indépendante capable de juger ceux qui tentent d’opérer un coup d’Etat », a-t-il dit devant les membres du conseil de sécurité nationale/

Saïed a indiqué que ces décisions, qui vont à l’encontre des mesures qu’il a prises au soir du 25 juillet, traduisent « leur obsession du pouvoir ».

En ce qui concerne la Consultation nationale, le chef de l’Etat a précisé qu’elle ne sera pas utilisée pour changer la Constitution, mais qu’elle servira comme base afin d’engager « un véritable dialogue national », insistant lourdement sur le mot national qu’il a répété à plusieurs reprises. « Un dialogue qui se fera avec des parties honnêtes et intègres », a-t-il souligné.

Gnetnews