La justice française émet un avis favorable à l’extradition de Belhassen Trabelsi

17-12-2020

La justice française a de nouveau demandé aux juges d’émettre un avis favorable concernant l’extradition de Belhassen Trabelsi, beau-frère de l’ex président Ben Ali.

La cour d’appel, d’Aix-En-Provence rendra sa décision le 27 janvier prochain.

Pour rappel, Trabelsi, aujourd’hui âgé de 58 ans, avait fuit la Tunisie au lendemain de la Révolution pour se rendre au Canada où sa demande d’asile politique lui a été refusée. C’est en mars 2019 qu’il a été interpellé en France.

En Tunisie, Behassen Trabelsi est impliqué dans 5 affaires jugées ou en cours de jugement pour lesquelles il a été condamné à plus de 33 années de prison pour des infractions économiques et financières.

Le 16 septembre dernier, la cour d’appel d’Aix-En-Provence avait demandé un supplément d’information aux autorités tunisiennes sur les recours que pourrait exercer Belhassen Trabelsi à la suite de ses condamnations.

« L’Etat tunisien s’est engagé à le faire bénéficier du droit à faire opposition [aux jugements] et à être rejugé », a indiqué mercredi l’avocat général Denis Vanbremeersch.

Le magistrat a également souligné que l’Etat tunisien a « apporté des explications », alors que Belhassen Trabelsi évoque un risque de traitement inhumain, rappelant que ses trois frères étaient décédés en prison après la révolution.

Belhassen Trabelsi a dénoncé auprès de la cour « le sadisme » et « l’assassinat prémédité » de son frère aîné Moncef, décédé le 4 avril 2013 dans sa cellule.

Son avocat Marcel Ceccaldi a demandé aux juges de refuser cette extradition qui, à ses yeux, ne repose que sur des motifs politiques: « Belhassen Trabelsi est devenu le symbole du régime de feu le président Ben Ali », a-t-il déploré.

Belhassen Trabelsi avait déposé un dossier en 2016 auprès de l’organisme de justice transitionnelle, l’Instance vérité et dignité (IVD), pour obtenir une réconciliation en contrepartie d’un remboursement de fonds détournés. Il avait proposé un milliard de dinars (350 millions d’euros), selon l’IVD. Négociations qui n’ont pas abouti.

Gnetnews