La Tunisie accuse un retard de 20 ans en matière de digitalisation (Zahaf)

L’Ordre des Experts Comptables de Tunisie (OECT) a dévoilé ce mardi 25 février lors d’une conférence de presse à Tunis, le programme de la 33ème édition de son congrès, prévu les 27 et 28 février à la cité de la culture, autour du thème de « La révolution digitale : défis et apport pour l’économie tunisienne ».
«L’OECT est conscient des problèmes soulevés dans le monde des affaires et de la finance par la révolution digitale, qui constitue un enjeu incontournable pour tous les acteurs économiques dont notamment les entreprises, l’administration et la profession comptable. Malheureusement, la plupart d’entre-elles n’ont pas encore initié leur mutation pour bénéficier du numérique comme levier de croissance et de compétitivité ». D’où le choix de cette thématique pour ce 33ème congrès, a déclaré président de l’Ordre Slaheddine Zahaf.
« Nous accusons en Tunisie un retard de 15 à 20 ans dans les technologies, le monde nous a dépassé » a-t-il regretté, indiquant que « depuis l’indépendance jusqu’aux années 2000, l’Etat a misé sur l’intellectuel en l’absence de richesses naturelles mais qu’au cours de la dernière période, l’on s’est plus préoccupé de politique ».
D’autre part, Zahaf a souligné « qu’il n’était pas possible d’échapper aux avancées technologiques, affirmant que certaines études ont révélé que le retard enregistré en la matière dans le public et le privé coûtait jusqu’à 2 points de croissance ».
Le président du Comité d’Organisation du congrès, Jamel Sassi, a annoncé « la participation de 50 experts internationaux et un nombre total de 1000 participants dont, les experts comptables et comptables, y compris les stagiaires, mais aussi plusieurs ministres, députés, hauts cadres de ministères, juristes, avocats, magistrats, financiers et banquiers, chefs d’entreprises, hauts cadres des administrations et entreprises publiques, universitaires, organisations professionnelles, organismes professionnels étrangers et autres opérateurs économiques… ».
Le vice-président de l’OECT et consultant en intelligence artificielle, Maher Gaida, a, pour sa part, prévenu que « tous les métiers du savoir sont menacés du fait qu’ils ont été transférés à la machine ».
Prenant une dimension proactive, L’OECT sera tenté, lors de 33ème congrès, de démystifier certains concepts pas très connus en Tunisie comme : la révolution digitale, GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), Intelligence Artificielle, Strong AI et Soft AI, Big Data, Ordinateur Quantique, Cyber Criminalité, Nano Technologie, Biotechnologie, Fin-Tech, Smart Cities, éthique numérique, transhumanisme…
« Nous veillerons également durant cette rencontre à porter un intérêt aux transformations que doivent aborder les professionnels experts comptables dans leur métier et dans leur cabinet. L’objectif étant le « zéro papier » et d’améliorer la connaissance des risques rattachés à l’espace cybernétique des clients, d’identifier et d’évaluer les risques qui leur sont rattachés, de parfaire leurs outils comptables et d’audit et enfin de lutter contre la fraude et le blanchiment d’argent.
« Parmi les autres objectifs, figure aussi l’amélioration de la capacité d’assistance de leur client dans leur gestion des changements structurels qui s’annoncent » a-t-il encore ajouté.
« La révolution numérique sera donc au cœur des échanges de ce congrès qui s’étendra sur deux journées pour permettre à la profession de cerner les pistes d’adaptation nécessaires et sortir renforcée », conlcut-il.
Programme du 33ème congrès de l’Ordre des experts comptables de Tunisie
Le président de l’OECT a souligné également que l’événement se déroulera sous la forme de travaux en séances plénières, panel et workshops, qui commenceront du jeudi 27 l’après-midi jusqu’à la matinée du vendredi 28 février.
En sessions plénières, quatre principaux thèmes seront abordés : « Les enjeux de la révolution digitale et ses impacts », « La stratégie de transformation digitale réussie, une réalité à méditer, menaces du digital », « Le Dark web », « L’espace cybernétique », « Souveraineté cybernétique », « La transformation à l’ère du digital et le rôle de l’expert-comptable ».
Quant au panel des experts, il portera sur « l’identification des facteurs-clés de succès dans un projet de transformation numérique ».
Au programme, il y aura également 8 Workshops qui débattront de ces problématiques :
Atelier 1 : Fin-Tech et Reg-Tech un impératif stratégique pour le secteur financier : Quelles opportunités ?
Atelier 2: Transformation de la fonction finance et nouvelles technologies, focus sur la RPA et l’automatisation intelligente
Atelier 3: Smart City comme levier de développement de nouveaux services performants
Atelier 4 : Stratégie du gouvernement en matière de transition numérique et digitalisation de l’administration publique
Atelier 5 : La transition numérique : opportunités pour la profession et gestion dématérialisée du cabinet
Atelier 6 : Convergence digitale du monde financier
Atelier 7 : Les incubateurs de performances digitales
Atelier 8 : Industrie 4.0 : quels enjeux pour la Tunisie.
Emna Bhira
La lenteur et la complexité des marchés publics freinent la transformation digitale des administrations et des entreprises publiques.