La Tunisie menacée de rupture d’approvisionnement en gaz algérien (Précisions de la ministre)

19-05-2022
Neïla Nouira Gongi

La ministre de l’Industrie, de l’énergie et des Mines, Neïla Nouira Gongi, a affirmé que « les relations entre la Tunisie et l’Algérie sont excellentes, fraternelles et en totale concordance à tous les niveaux ».

Intervenue hier mercredi 18 Mai, au JT de 20 heures d’el-Wataniya, la ministre a exclu, d’une manière catégorique, « toute intention de rupture de l’approvisionnement par le gaz algérien ».

Elle a ajouté que « les deux pays sont liés par des contrats remontant aux années 90, en vertu desquels, la Tunisie est ravitaillé en gaz algérien. Ce contrat était depuis mis en application, normalement des deux côtés. »

La ministre a encore souligné que « la Tunisie a des demandes supplémentaires de Gaz pendant la période de pointe, notamment en été, et la partie algérienne répond, d’habitude, à de telles demandes ».

Elle a fait état de « la poursuite des négociations entre les parties tunisienne et algérienne, notamment entre la STEG et la Sonatrach, et leurs équipes techniques respectives pour voir les possibilités existantes, chose qui demande une programmation du fait des fortes pressions sur l’énergie découlant de la crise ukrainienne, c’est juste une question de temps ».

La ministre a alerté sur la hausse exponentielle de nos besoins en électricité, ces dernières années, appelant à « la rationalisation de la consommation, et au développement des énergies renouvelables, solaire et éolienne ».

« Au cours de l’année 2010, 90 % de nos besoins étaient couverts par la production locale, actuellement, seuls 50 % de nos besoins le sont par les champs nationaux, étant donné qu’il n’y a pas eu de nouvelles explorations les dernières années », a-t-elle indiqué.

Subvention de l’électricité de 60 %

S’agissant de la hausse des tarifs décidée par la STEG, elle a expliqué qu’elle ne touche que 15 % de la clientèle de la STEG à des degrés variables.

La majeure proportion des abonnées soit 85 % dont la consommation ne dépasse pas les 200 kwatt/ heure par mois, ne sont pas concernés et continueront à bénéficier d’une subvention de 60 %, a-t-elle dit.

La ministre a expliqué que l’électricité est produite à 90 % à partir du gaz naturel, lorsque le cours du baril augmente, ça se répercute, systématiquement, sur le Courant… »La Tunisie qui a établi son budget 2022 sur la base d’un cours du pétrole brut à 75 dollars, se trouve face à un prix de baril compris entre 110 et 120 dollars ».

« Nous étions donc obligés de procéder à cette hausse », a-t-elle dit, insistant sur l’impératif du recours aux énergies alternatives qui coûtent moins chères, et de rationaliser une consommation, sans cesse croissante ».

Le Directeur Général de l’électricité et de la transition énergétique, au ministère de l’Industrie, Belhassen Chiboub, avait exclu, hier, les informations relayées au sujet de la demande de la société algérienne, Sonatrach, à l’Etat tunisien, de payer 10 milliards de dinars, avant la fin du mois de juillet, signalant que notre facture énergétique auprès de l’Algérie se monte à 3 milliards de dinars.

Gnetnews