Tunisie : Le gouvernement s’attache à un accord avec le FMI, et n’a pas encore de plan B

03-02-2022

La ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia, a exclu ce jeudi 03 février que la Tunisie soit au bord de la faillite, soulignant que les critères de faillite sont établis et connus de tous.

Intervenue cet après-midi sur Mosaïque, elle a pointé des « supercheries » et des « tromperies » relayées par économistes et experts qui évoquent le recours à la planche à billets, ainsi que l’utilisation de l’épargne des Tunisiens à la poste pour payer les salaires…, autant « d’informations erronées », a-t-elle insisté.

La ministre a reconnu les difficultés des finances publiques. « La situation est difficile », a-t-elle martelé, percevant la voie de salut, dans la conclusion d’un accord avec le fonds monétaire international.

La ministre a appelé à la nécessité d’un programme consensuel sur les réformes majeures, à même d’être entériné par le FMI. Ce programme devra impliquer le gouvernement, les partenaires sociaux et toutes les parties prenantes, a-t-elle déclaré, signalant qu’un document sur le programme du gouvernement qui sera soumis à l’institution financière a été présenté à l’UGTT, qui devrait revenir au gouvernement, là-dessus.

Ce programme s’articule autour de la réforme de la caisse de compensation (la subvention, notamment des hydrocarbures), la masse salariale, les entreprises publiques et la réforme fiscale, des réformes certes exigées par le FMI, mais qui sont indispensables pour la Tunisie, a-t-elle souligné.

Nemsia a estimé, par ailleurs, que la BCT était tout à fait dans son rôle d’avoir exprimé sa préoccupation du retard constaté en matière de mobilisation des ressources extérieures pour le financement du budget de l’Etat.

Elle a fait savoir qu’elle travaille, au quotidien, avec l’Institut d’émission et le gouverneur de la banque centrale, et leurs rapports sont empreints « d’harmonie », se défendant de « toute pression exercée par Marouene Abassi sur elle, ou toute immixtion dans son travail ».

Programme de relance économique

Au sujet de la visite du directeur général du Trésor, Emmanuel Moulin, en Tunisie, la ministre a indiqué que cette visite s’inscrit dans le cadre d’un programme d’assistance technique, nécessaire pour les négociations avec le FMI. Elle a imputé la polémique autour de cette visite au fait que « M. Moulin a une précédente qualité, en tant que président du club de Paris ».

Interrogé sur le plan B du gouvernement, dans le cas où un accord avec le FMI n’est pas conclu, la ministre a qualifié cette éventualité de pessimiste, estimant que « le gouvernement travaille sur les différentes éventualités », sans en dire plus à ce sujet.

Elle a ajouté que le gouvernement actuel a travaillé sur la matrice des appuis budgétaires, ce qui a permis le déblocage des fonds de l’Allemagne et de la BAD qui sont d’ores et déjà entrés dans le trésor public.

La ministre des Finances dont les propos montrent le caractère vital d’un accord sur un nouveau programme avec la FMI, s’est voulu rassurante.

Nemsia a annoncé que le gouvernement a un programme de relance économique qui est en cours de concertations entre les ministres, et qui sera prêt dans les tous prochains mois. Elle a assuré que son collègue de l’Economie et de la Planification, Samir Saïed, allait en parler et en exposer les grands axes le moment venu.

Gnetnews