La Tunisie réalisera une croissance de 2,3 % et une inflation de 8% en 2023 (BAD)

26-05-2023

Selon le rapport sur les perspectives économiques en Afrique 2023, notamment pour ce qui des indicateurs macroéconomiques, la Tunisie réalisera en 2023 un taux de croissance de 2,3 % , et une inflation de 8%. Sa balance courante et sa balance fiscale réaliseront des soldes négatifs de -5,9 % et -5 %.

En Afrique du Nord, la croissance devrait passer de 4,1 % en 2022 à 4,6 % en 2023 et à 4,4 % en 2024. En 2023, l’augmentation proviendra en grande partie des fortes reprises au Maroc et en Libye, la première après une sécheresse dévastatrice, la seconde en raison de la fluctuation de la production pétrolière, indique ce volumineux rapport, paru en marge des assemblées annuelles de la BAD à Sharm Sheih (Egypte).

Selon les estimations, la croissance en Afrique du Nord a diminué de 1,3 point de pourcentage pour atteindre 4,1 % en 2022. Elle a été affectée par la forte contraction en Libye (6 % du PIB de la région) et les effets de la sécheresse au Maroc (13 % du PIB de la région). Une croissance plus élevée est prévue en 2023–2024, avec une moyenne de 4,5 %, soutenue par une forte reprise dans ces deux pays et la consolidation des gains dans d’autres. Par exemple, la croissance  de la Libye devrait augmenter à 8,0 % en 2024, par rapport à la contraction de 12,1 % en 2022, stimulée par une meilleure production de pétrole.

De même, le taux de croissance du Maroc devrait plus que doubler pour atteindre 3,5 % en 2024, contre 1,1 % en 2022, reflétant l’atténuation des effets du précédent choc de l’offre sur l’ économie.

La région reste toutefois vulnérable à d’importants vents contraires, tels que les chocs climatiques et la fluidité de la situation politique en Libye. Ces facteurs et les problèmes sociaux persistants font peser des risques importants sur les perspectives économiques de la région. La région dispose pourtant d’un immense potentiel lui permettant de satisfaire ses propres besoins énergétiques et de servir de source alternative pour les besoins en pétrole et en gaz de l’Union européenne, compte tenu de sa proximité avec l’Europe et du fait que l’Union européenne se détourne du pétrole et du gaz de la Russie.

L’inflation moyenne des prix à la consommation en Afrique devrait passer de 14,2 % en 2022 à 15,1 % en 2023, avant de retomber à 9,5 % en 2024.

L’équilibre budgétaire de l’Afrique s’améliore et pourrait converger vers les niveaux d’avant la pandémie, mais des défis importants subsistent.

Selon les estimations, le déficit budgétaire moyen s’est réduit à 4 % du PIB en 2022, contre 4,9 % en 2021 et moins (de 0,4 point de pourcentage) que dans les MEO 2023. Pour la deuxième année consécutive, le PIB s’est amélioré après sa forte détérioration à 6,8 % en 2020, grâce à un important soutien budgétaire destiné à atténuer les impacts socioéconomiques de la pandémie. Avec cette amélioration, le déficit budgétaire moyen de l’Afrique revient à son niveau pré-pandémique de 2019. La réduction du déficit budgétaire a été généralisée, tous les groupes de pays enregistrant des déficits plus faibles, les gains budgétaires les plus importants étant enregistrés dans les pays exportateurs de pétrole et les économies dépendantes du tourisme.

La couverture de la dette de l’Afrique doit aller au-delà de la dette des pouvoirs publics nationaux pour englober les entités infranationales, les entreprises publiques, les partenariats public- privé et l’accumulation des arriérés nationaux. L’amélioration de la transparence et l’élargissement de la couverture du passif de la dette permettraient d’identifier la nature exacte du fardeau de la dette et le type d’allègement requis. Enfin, les pays doivent renforcer leurs capacités institutionnelles afin de mieux gérer les finances publiques, de bloquer les fuites et d’améliorer l’efficacité des investissements et la sélection des projets.

Réformer la gouvernance pour renforcer la gestion des finances publiques afin de faire face à l’augmentation de la dette et à l’étroitesse de la marge de manœuvre budgétaire.

Synthèse

(d’après le rapport sur les perspectives économiques en Afrique 2023)