La Tunisie souffre d’une crise de « la pensée politique » (Saied)

27-02-2020

« Le chef du gouvernement n’est pas un Premier ministre ou un secrétaire d’Etat à la présidence », a affirmé ce jeudi 27 février à Carthage, le président Kais Saied.

Dans un discours lors de la cérémonie de prestation de serment, le président a déclaré que « les concertations de formation du gouvernement étaient pénibles, à l’a lumière des résultats des législatives, ayant donné lieu à un parlement sans majorité nette, du fait du mode de scrutin, celui de la proportionnelle avec forts restes ».

« Les concertations n’étaient pas faciles, mais l’Etat a continué à fonctionner. Le but était de se rassembler autour d’un programme clair, et absolument pas la distribution des postes », a-t-il ajouté.

« Cette situation n’est pas nouvelle ou étrangère à l’histoire des régimes politiques, ce qui est grave est l’absence de l’idée de coexistence pacifique », a souligné Kais Saied, ajoutant que « la démocratie ne peut être bâtie que selon le principe de coexistence pacifique et d’alternance au pouvoir ».

Il a cité l’exemple de pays qui sont restés une longue période, voire des années, avec un gouvernement d’expédition des affaires courantes, pointant ceux qu’en Tunisie, « tendent à transformer la crise en un instrument de gouvernance ».

Selon ses dires, « la crise qu’a vécue la Tunisie est celle de la pensée politique ». Celle-ci a évolué alors que « les concepts sont restés figés », a-t-il déploré, faisant néanmoins constater que « malgré la crise on en est tenu qu’à la loi et la constitution ».

« Les espérances et les attentes du peuple sont grandes, notamment en matière socioéconomique, avec la pauvreté et l’absence d’horizon pour un grand nombre de citoyens », a-t-il réitéré, appelant « à lutter contre la corruption et à mettre un terme à ce fléau qui s’est propagé partout ».

« La bataille sera longue et pénible mais sera gagnée », a-t-il rassuré.

Gnetnews