« L’Algérie n’envoie ni armes, ni soldats en Libye, elle préfère envoyer des ingénieurs » (Boukadoum)

06-10-2020

APS – Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a réitéré lundi à Alger la position catégorique de l’Algérie en faveur d’une solution politique en Libye qui exclut le recours aux armes et aux mercenaires.

L’Algérie « préconise depuis toujours une solution par des moyens politiques (…) la solution politique veut dire non recours aux armes, non recours aux mercenaires », a déclaré le ministre à la presse peu avant le début des travaux de la visioconférence ministérielle sur la Libye.

Le chef de la diplomatie algérienne a relevé que l’Algérie est  » l’un des rares pays qui n’envoient ni armes, ni soldats en Libye ». Bien au contraire, elle  » préfère envoyer ses ingénieurs et ses techniciens pour réparer les dégâts créés par les autres à Tripoli ».

Boukadoum a précisé que l’Algérie a mis de côté son initiative pour rester dans le cadre de la conférence de Berlin, regrettant « que depuis ce sommet il n’y a pas eu beaucoup d’évolution en Libye ».

Selon le ministre, cette réunion a pour objectif de  » trouver des solutions aux manquements de tout le monde, aux grands problèmes que vivent les Libyens en raison de l’intervention étrangère qu’elle soit militaire ou autre », ajoutant que  » les Libyens sollicitent l’Algérie pour les aider » contre cette intervention.

« Tant qu’il y aura une intervention étrangère calculée, il n’y aura pas une solution », a-t-il prévenu.

La réunion, comme l’a confirmé Günter Sautter, ambassadeur adjoint de l’Allemagne à l’ONU, vient à un « moment crucial », alors que « des développements encourageants en Libye » ont été constatés récemment.

La Conférence de Berlin qui s’est tenue avec la participation de 12 pays, dont l’Algérie, et de 4 organisations internationales et régionales – a abouti à une déclaration finale à travers laquelle un appel a été lancé pour renforcer la trêve en Libye et travailler de manière constructive dans le cadre de la Commission militaire mixte (5 + 5), pour parvenir à un cessez-le-feu dans le pays.

Les parties se sont engagées, en outre, à la cessation des attaques contre les installations pétrolières, la formation de forces militaires libyennes unifiées et l’interdiction de fournir des armes à la Libye.