Le Brexit devient réalité, la Grande-Bretagne quitte l’Union européenne

01-02-2020

AFP – Le divorce est prononcé. Après 47 ans de vie commune houleuse, le Royaume-Uni est devenu vendredi le premier pays à quitter l’Union européenne pour écrire un nouveau chapitre, riche en incertitudes, de son histoire.

Cette fois, c’est fini. Il aura fallu trois ans et demi de déchirements pour que le grand saut dans l’inconnu, voté à 52% par les Britanniques en 2016, se concrétise.

Le Royaume-Uni doit désormais s’atteler à la tâche difficile de rebâtir des relations avec le bloc réduit à 27 et amputé de 66 millions d’habitants. Mais aussi les grandes puissances comme les Etats-Unis de Donald Trump qui lui font des appels du pied.

Parmi les premiers responsables étrangers à réagir, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a promis dans un tweet de « renforcer » les « relations déjà fortes » avec son allié historique.

Aux abords du Parlement de Westminster, après le compte à rebours des 30 dernières secondes précédant l’heure fatidique, une foule de milliers de personnes a exulté, applaudi, et entonné l’hymne national (…).

A Edimbourg, le drapeau continuera de flotter après le Brexit devant l’assemblée locale, où des centaines de personnes se sont réunies vendredi soir pour dire leur opposition au départ de l’UE.

« C’est une honte » que l’Ecosse quitte l’UE contre sa volonté, peste Joe Harrow, guide touristique de 62 ans.

A 55 ans, Boris Johnson peut savourer comme une victoire la concrétisation du Brexit, après avoir été élu à une large majorité en décembre sur cette promesse. Il a réussi là où la précédente locataire de Downing Street, Theresa May, avait échoué (…).

Le jour a beau être historique, il n’entraîne pas de grand changement concret dans l’immédiat. Pour que la séparation se fasse en douceur, le Royaume-Uni continuera d’appliquer les règles européennes jusqu’au 31 décembre.

Le plus difficile reste à faire. Les complexes négociations sur les liens qui uniront Londres et Bruxelles en matière commerciale, de sécurité ou de pêche après la transition s’annoncent disputées.

Londres souhaite aboutir en un temps record, avant la fin de l’année, et exclut toute prolongation de la transition au-delà de 2020. Un calendrier jugé très serré à Bruxelles.

Boris Johnson, qui détaillera sa vision en début de semaine prochaine, a déjà clairement annoncé qu’il visait un accord de libre-échange du même type que celui signé par l’UE avec le Canada, sans alignement sur les règles communautaires, quitte à accepter des contrôles douaniers.

Bruxelles, qui craint une concurrence déloyale, a d’ores et déjà prévenu: sans « conditions équitables » en matière d’environnement, de travail ou de fiscalité, pas de « large accès au marché unique ».