Le bureau du procureur de la république envahi par des avocats : Retour sur les faits

20-09-2019

Le porte-parole officiel du tribunal de première instance de Tunis, Sofiène Sliti, a déclaré que l’agression ce jeudi contre le siège du tribunal de première instance de Tunis, suite à un sit-in d’un groupe d’avocats au sein du bureau du procureur de la république, et l’atteinte à ce qu’il comporte, menacent la sécurité nationale.

Dans une déclaration à la TAP, Sliti a indiqué que le procureur de la république représente le parquet du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, ce qui signifie que son bureau contient des dossiers d’un haut degré de confidentialité et de gravité.

L’agissement de ce groupe d’avocats a provoqué une paralysie totale du travail du parquet, d’autant qu’il s’en est pris au bureau, à ses contenus et aux dossiers qu’ils comportent, outre les invectives et les propos désobligeants proférés, attentatoires à l’autorité du pouvoir judiciaire et de l’Etat, a-t-il déploré.

Sliti a appelé toutes les parties prenantes à épargner la justice des calculs électoraux et des tiraillements politiques, et à faire valoir l’intérêt national suprême, affirmant l’attachement à la primauté de la loi, à l’Etat de droit et des institutions, et à la défense des attributs de l’Etat démocratique, en prime l’indépendance de la justice.

Il a précisé que vers 10 heures du matin, un groupe d’avocats s’est introduit dans le bureau du procureur de la république à Tunis, demandant des explications sur l’issue des plaintes « médiatiquement appelées le dossier de l’appareil secret », pour annoncer par la suite leur décision d’occuper le bureau sous prétexte d’y observer un sit-in, ce qui a obligé le procureur de la république à le quitter. Tous ces faits sont confirmés par des enregistrements audiovisuels qui seraient présentés, en cas de nécessité, a-t-il relaté.

Le ministère de l’Intérieur a indiqué dans un communiqué que le procureur de la république du tribunal de première instance de Tunis 01, avait demandé le matin du 19 septembre 2019, l’intervention des unités sécuritaires pour évacuer son bureau. 20 avocats du comité de défense du martyr Chokri Belaïd, y ont fait irruption sur fond de demandes liées à des affaires examinées par le pouvoir judiciaire, a-t-il indiqué.

Le ministère a ajouté que toutes les parties judiciaires et les structures qui les représentent (ordre des avocats et conseil supérieur de la magistrature) étaient sur les lieux à 10 heures pour s’enquérir de la situation, mais les avocats membres dudit comité se sont obstinés à observer leur sit-in au bureau du procureur.

Vers 13 heures, le procureur général près de la Cour d’appel de Tunis, et le procureur de la république ont donné leurs instructions d’évacuer le bureau de ce dernier, dans lequel se trouvaient 40 avocats.

Les unités sécuritaires ont informé les avocats en question des instructions du parquet général, leur demandant de coopérer en vue les mettre en exécution. Ils ont, en majorité, quitté le bureau, souligne le même département, signalant que toutes les procédures ont eu lieu conformément aux instructions judiciaires, et sous ordre du parquet.

Gnetnews