Le cri de désespoir des musiciens, face à la prolongation du Couvre-feu et des restrictions jusqu’au 7 Mars

15-02-2021

C’est le neuvième mouvement de protestation organisé par les professionnels du secteur de la musique depuis le début de la pandémie. Avec les fermetures des établissements qui opèrent la nuit, les musiciens sont au chômage depuis maintenant six mois.

Malgré le froid intense et la pluie, ils étaient une trentaine de personnes à s’être réunies ce lundi matin devant l’entrée du siège de la présidence du gouvernement, à l’appel du Syndicat tunisien des professions musicales et des professions apparentées.

C’est désormais un sentiment de désespoir qui les anime, se sentant abandonnés par l’Etat.

Après avoir occupé les locaux de la Cité de la Culture jour et nuit au mois de novembre dernier, les  musiciens professionnels et autres acteurs du monde culturel étaient tombés d’accord pour mettre un terme à leur mouvement de contestation après avoir reçu des garanties de la part du gouvernement. Pourtant, presque trois mois plus tard, c’est le statut quo.

Maher Hammami est le Secrétaire général du Syndicat tunisien des professions musicales et des professions apparentées, il nous explique que l’accord contient 5 points. Les plus importants sont l’octroi d’une aide financière ainsi que le report des échéances de la CNSS et des crédits bancaires.

« Sur 6000 personnes détenant une carte professionnelle, seules 2100 ont pu percevoir une aide de 500DT », affirme M. Hammami.

Il déplore les conditions très difficiles dans lesquelles certains musiciens vivent actuellement. « Certains ne payent plus leur loyer, l’eau, l’électricité. D’autres ont vu leur voiture achetées en leasing être saisies ».

Aujourd’hui, les professionnels du secteur ne réclament plus d’aide financière mais le retour immédiat au travail qui implique l’arrêt du couvre-feu instauré depuis le mois d’octobre dernier. Ils demandent la réouverture des restaurants, bars, cabarets avec un protocole sanitaire stricte basé essentiellement sur la mise en place d’une capacité de remplissage maximale et la distanciation sociale.

« Tout le monde travaille en journée ! Les transports, les centres commerciaux, les souks et les administrations sont bondés… mais nous, on nous empêche de travailler la nuit… C’est injuste. Nous sommes en train de mourir de faim… », nous dit un musicien présent à la manifestation.

Les protestataires se sont ensuite dirigés vers leur ministère de tutelle, celui des Affaires Culturelles. Après avoir trouvé portes clauses, c’est finalement Youssef Ben Brahim, actuel chef de cabinet du ministère et Ministre des Affaires Culturelles désigné récemment par Hichem Mechichi, qui les a reçus pour une audience improvisée.

Ce dernier n’est toujours pas en poste, à la tête du ministère, du fait de la crise de la prestation de serment.

A la sortie de la réunion, Maher Hammami explique que la seule bonne nouvelle concerne le report des échéances de la CNSS, qui prendra effet dès cette semaine.

Pour le reste, les musiciens professionnels devront encore s’armer de patience. Le couvre-feu est encore en vigueur jusqu’au 7 mars prochain, tout autant que les autres restrictions.

Retrouvez dans la vidéo ci-dessus les images de la manifestations.

Wissal Ayadi

1 Auteurs du commentaire
plus récent plus ancien Le plus populaire
Anonyme

Il faut penser à nos frères et soeurs musiciens (nes) qui crèvent de faim,alors que d’autres personnes se la coulent douce.Un minimum de justice sociale !!!