Le Hezbollah riposte à l’agression israélienne, « Israël va en payer le prix », selon Nasrallah

02-09-2019

Gnetnews & AFP – L’armée israélienne et le Hezbollah ont échangé dimanche des tirs de missiles de part et d’autre de la frontière entre Israël et le Liban, dans un contexte de vives tensions ayant fait craindre une escalade, avant un retour au calme, du moins provisoirement.

Le Hezbollah a affirmé dans l’après-midi avoir « détruit » un « véhicule militaire » de l’armée israélienne dans le secteur d’Avivim, dans le nord d’Israël à proximité de la frontière. L’attaque a entraîné une riposte militaire israélienne dans le sud du Liban (…).

L’armée israélienne avait brièvement demandé à la population dans un périmètre de 4 km autour de la frontière libanaise de rester chez elle et d’ouvrir les abris antibombes. Elle avait aussi bloqué l’accès à la frontière à la presse.

D’après une source proche du Hezbollah, ces tirs sont une « riposte » à une frappe israélienne ayant tué le 24 août deux membres du groupe en Syrie. L’unité ayant mené l’opération dimanche porte le nom de ces deux combattants.

Selon Israël, la frappe en Syrie a été menée contre un village d’où, selon l’Etat hébreu, le Hezbollah et son allié iranien préparaient une attaque au « drone kamikaze » contre son territoire (…).

Ces échanges de tirs interviennent sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Hezbollah, qui a aussi accusé le 25 août l’Etat hébreu d’avoir mené une attaque de drones sur son bastion de la banlieue sud de Beyrouth.

Survenue quelques heures après celle en Syrie, elle avait été présentée par le chef du Hezbollah comme « le premier acte d’agression » d’Israël au Liban depuis la guerre dévastatrice de 2006 –ce conflit entre l’Etat hébreu et le mouvement chiite avait fait en 33 jours 1.200 morts côté libanais et 160 côté israélien.

Le président libanais Michel Aoun avait lui parlé de « déclaration de guerre »(…).

Nasrallah dément la détention d’usines de fabrication de missiles de précision
Le Secrétaire Général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré, lors d’une allocution ce week-end, que le Liban est devant une agression israélienne, signalant que Netanyahu a opté pour « des actes hostiles » contre l’Irak, la Syrie et le Liban.

Dans une allocution retransmise sur la chaîne al-Manar, il a ajouté qu’ »Israël devait payer le prix de son agression, ses menaces ne vont pas empêcher la riposte de la résistance, qui sera enclenchée à partir du Liban, et non des fermes de Chebaâ ».

Il a par ailleurs indiqué que « les pronostics des médias et des analystes sur la nature de la riposte sont infondés, la décision reste entre les mains des chefs de terrain qui sauront comment procéder ».

Le SG du Hezbollah a opposé un démenti aux allégations israéliennes, selon lesquelles, le Hezbollah dispose d’usines de fabrication de missiles de précision. « Nous avons suffisamment de missiles de précision au Liban, pour en faire usage dans tout affrontement, mais nous n’avons pas d’usines à cet effet ».

Nasrallah a salué la position officielle libanaise envers l’offensive israélienne, affirmant que la résistance est soudée devant cette agression.

Preuve que l’accalmie pourrait n’être que temporaire, une source proche du Hezbollah a évoqué l’hypothèse d’une « deuxième riposte », en allusion à l’attaque au drone armé attribuée à Israël contre la banlieue sud de Beyrouth.

« Elle n’a pas encore eu lieu, et elle se fera dans les airs, avec la confrontation des drones israéliens », a poursuivi cette source.

Dimanche, le Premier ministre libanais Saad Hariri a demandé l’intervention des Etats-Unis, de la France et de la communauté internationale.

Emmanuel Macron s’est entretenu avec M. Netanyahu et le président iranien Hassan Rohani, a indiqué le ministère français des Affaires étrangères, précisant que Paris est « en contact permanent avec tous les acteurs libanais » et appelle « chacun à prendre ses responsabilités en vue d’un retour rapide au calme ».

Washington est « préoccupé par l’escalade des tensions », a pour sa part déclaré un responsable américain du département d’Etat.

La force de l’ONU déployée dans le sud du Liban à la frontière avec Israël, a appelé à « la plus grande retenue ».
De son côté, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est dit « sérieusement préoccupé » par ces incidents. Il a appelé les parties concernées à un « maximum de retenue », les exhortant « à cesser leurs activités qui violent la résolution 1701 (de l’ONU, visant à arrêter le conflit israélo-libanais de 2006, NDLR) et mettent en danger la cessation des hostilités » entre les deux pays.

« Le calme général a été rétabli », a affirmé le commandant de la Finul, le général Stefano Del Col. « Les deux parties m’ont rassuré sur leur engagement permanent en faveur de la cessation des hostilités ».