Le malaise existentiel de Safi Said au parlement, « me suis-je trompé de voie ? »

14-11-2019

L’intellectuel et romancier Safi Said, député indépendant, assimilé mouvement el-Chaâb, exprime une profonde amertume et un malaise existentiel, après avoir vécu la plénière inaugurale, la veille, à l’Assemblée des représentants du peuple.

« Je n’ai jamais ressenti l’aliénation, comme je l’ai éprouvé aujourd’hui à l’Assemblée des représentants du peuple. Je suis allé à l’ouverture plein d’espoir, je l’ai quitté plein d’abattement et de douleur », écrit-il dans un post, publié hier soir sur sa page officielle, Facebook, sous l’intitulé « l’étranger ».

« J’ai assisté au premier acte d’une pièce de théâtre, puis j’ai quitté alourdi par la déception. J’ai su la fin de la mascarade avant le déroulement de tous ses épisodes, qui s’étaleront longtemps ».

« J’ai réfléchi sur le chemin de retour, si j’étais capable de m’accommoder avec l’hypocrisie et la joie affectée, ou devrais-je me retirer pour donner un sens à ma vie, en dehors de ce cadre plein d’ostentation, de flagornerie, et de déni ».

« J’ai scruté les coins du bâtiment, je l’ai trouvé dénué de la valeur de la vie (…). Tout est vieux et menace ruine, à commencer par les sièges, en passant par les portes des toilettes jusqu’à la République ».

« Moi, Safi Said, je pourrais m’être trompé de voie, lorsque j’ai pensé au parlement et à l’Etat. J’ai tout trouvé au parlement, sauf la patrie et moi-même ».

Gnetnews