Le président du conseil supérieur de l’Etat libyen juge les propos de Kaïs Saïed « inacceptables »

24-06-2020

Le président du Conseil supérieur de l’Etat libyen, Khaled Mechri, a considéré ce mercredi 24 Juin que la déclaration de Kaïs Saïed à Paris sur la légalité du gouvernement d’union est « un appel à mettre fin à l’autorité légale en Libye ».

« Le discours de Kaïs Saïed a surpris le peuple libyen » ; est-il raisonnable qu’un chef de l’Etat dise à une autorité reconnue dans le monde entier, qu’elle ne pourrait pas continuer ? », s’est-interrogé le responsable libyen.

 « La déclaration de Saïed est inacceptable », a-t-il assené, en se demandant : « qui entrave les élections, la constitution et le dialogue politique ». « Nous aurions souhaité entendre un propos empêchant les militaires d’imposer leur opinion », a-t-il dit, signalant que le président de la république ne s’est pas adressé avec ce ton contre Khelifa Haftar.

Khaled Mechri a affirmé que « la légalité du gouvernement d’union nationale ne repose pas sur la légalité internationale comme l’a dit Saïed, mais c’est le consensus entre les Libyens à l’issue de concertations qui se sont étalées pendant une année et demie en Tunisie, Algérie et Genève jusqu’à la signature d’un accord au Maroc, qui en est la base ».

Le président du Conseil supérieur de l’Etat libyen a critiqué les propos de Saïed sur « une constitution préparée par les tribus libyennes », faisant constater que « les Libyens ont préparé un projet de constitution civil à travers une instance constitutive élue ».

« La constitution libyenne n’est pas rédigée par les tribus, mais par des instances élues par le peuple, va-t-on la jeter, et faire venir les cheikhs des tribus », s’est-il interrogé.

Le responsable libyen a affirmé que « la Libye est un Etat démocratique et a donné naissance à la première république dans le monde arabe en 1918 ». La tribu intervient en tant que représentation sociale, et non un partie politique, a-t-il dit.

Il a, encore, marqué sa désapprobation envers les propos de Saïed, sur l’application de l’expérience de l’Afghanistan en Libye, « ces propos sont inacceptables, » a-t-il souligné.

Le responsable libyen a, par ailleurs, rejeté  l’initiative égyptienne qui « ne peut être acceptée, étant donné qu’elle n’a pas fait mention de l’accord politique ». Selon ses dires, « cette initiative complique le paysage libyen, et n’aide pas à la solution ».

« La Libye n’a pas besoin d’une multiplicité d’initiatives, mais de l’activation de l’accord politique, de manière à ce que le gouvernement d’union étende son pouvoir sur l’ensemble du territoire libyen ».

« Les relations entre les peuples, particulièrement les peuples libyen, tunisien et égyptien demeurent historiques et ne sont pas impactées par un discours prononcé par un tel président, ou tel autre », a-t-il considéré.

Gnetnews