Saïed appelle à une nouvelle légalité en Libye et estime que la Tunisie souffre de la situation actuelle

23-06-2020

Le président Kaïs Saïed a affirmé hier, lundi 22 juin, que l’autorité de Tripoli (Ndlr : en allusion au gouvernement de Faez el-Sarraj) est née de la légalité internationale.

Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue français, Emmanuel Macron, en marge de son actuelle visite en France, le chef de l’Etat a indiqué que « cette légalité est temporelle et ne peut se poursuivre, et doit être remplacée par une nouvelle légalité, émanant du peuple libyen ».

« Cette situation ne peut pas continuer, la Tunisie est le pays qui en souffre le plus, la France peut en pâtir, tout autant que les pays européens qui ont des intérêts en Tunisie », a-t-il souligné, selon une vidéo mise en ligne.

Saïed a appelé à la rédaction d’une constitution en Libye à même d’organiser cette période transitoire.

Il a rappelé que c’était là, le sens de son appel aux 35 chefs de tribus libyens, celui de rédiger une constitution, comme c’était le cas en 2002 en Afghanistan, où les chefs de tribus afghans en ont rédigé une. « Cela permettra de passer à la paix, décidée par les Libyens eux-mêmes, sans ingérence extérieure ».

Le chef de l’Etat a, par ailleurs, rejeté la partition de la Libye. « La partition constitue un danger pour toute la région, il n’y a pas lieu qu’il y ait des cantons et des provinces. (…) La Tunisie est pour une solution inter-libyenne, un cessez-le-feu immédiat, et la non-ingérence de n’importe quel pays étranger », a-t-il souligné, estimant que « cette position est aussi, celle de l’Algérie, avec laquelle, nous avons une coordination en continu ».

« Le comportement de la Turquie n’est pas compatible avec la légalité internationale »

« La stabilité de la méditerranée notamment celle centrale et orientale est clef », avait auparavant souligné Emmanuel Macron, fustigeant « les alliances signées par la Turquie, en contravention de toutes les règles, en bafouant les intérêts des pays européens, et en ne respectant pas l’intégrité territoriale de Chypre ».

« Nous ne tolérons pas le rôle que mène la Turquie en Libye, ce comportement n’est pas compatible avec la légalité internationale », a-t-il asséné.

 « Après la conférence de Berlin, de grandes puissances se sont retirées de la Libye, alors que la Turquie s’est réengagée contrairement à ce qu’elle nous a promis », a-t-il ajouté.

Macron a considéré comme étant « légitime » « l’inquiétude du président égyptien, Abdelfattah al-Sissi, face à des troupes qui arrivent à ses frontières ».

Gnetnews