Le SNJT « choqué » par l’interdiction judiciaire de deux émissions sur le drame des bébés

15-03-2019

Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) se dit « choqué » suite à la décision rendue par le juge d’instruction du dixième bureau du tribunal de première instance de Tunis, interdisant une partie de l’émission télévisée « les quatre vérités » sur la chaîne privée Al Hiwar Attounissi, du jeudi 14 Mars, portant sur l’affaire du décès des nourrissons au centre de gynécologie-obstétrique et de néonatologie, Wassila Bourguiba (La Rabta).

Le Syndicat pointe « un précédent grave qui est de nature à faire avorter les acquis réalisés après la révolution en matière de liberté d’expression, et augure du retour du despotisme et du musèlement ainsi que de l’inféodation et de l’instrumentalisation de la justice par le pouvoir exécutif ».

Le SNJT perçoit dans cette décision « une violation claire de la constitution de 2014 qui dispose dans son article 31 que la liberté d’opinion, de pensée, d’expression, de presse et d’édition est garantie, aucun contrôle préalable ne peut être exercé sur ces libertés ».

Le juge d’instruction a aussi décidé d’interdire la rediffusion du reportage portant sur ce sujet, de l’émission 50/50 sur la chaîne Carthage +, bien qu’elle n’évoque aucun document du dossier judiciaire.

Le syndicat considère cette décision comme « une simple devanture d’une décision politique d’interdire d’évoquer une affaire d’opinion publique, que le pouvoir cherche à dissimuler, en empêchant les médias à jouer leur rôle d’investigation, ce qui renforce les doutes sur les vraies raisons du désastre du décès des bébés dans des circonstances suspectes ».

Le syndicat des journalistes appelle le pouvoir judiciaire « à s’attacher à l’application de la loi en toute impartialité et indépendance, et à ne pas obéir de nouveau à des injonctions qui sont de nature à attenter davantage à la confiance du public, et son aspiration à une justice équitable et indépendante, défendant les droits et libertés, en prime la liberté d’expression et de presse ».

Gnet